La participation citoyenne, le faire ensemble, ne sont-ils pas un effet de mode ?
Le développement urbain depuis l’ère industrielle s’est fait à une allure effrénée et a déconnecté l’humain de son cadre de vie, de ses voisins, de la nature. Aujourd’hui la ”tendance” est effectivement à une société collaborative (uber, airbnb, etc.), mais la participation citoyenne n’a pas été inventée hier. Elle refait aujourd’hui surface de manière naturelle car l’humain, tout comme le naturel, reviennent au centre de nos préoccupations. Certes il existe un certain effet de mode, mais l’ancrage de la participation citoyenne est en train de se réinventer et de retrouver sa place dans la fabrique de l’urbain, il ne devra pas s’estomper comme un simple effet de mode. Car plus qu’une tendance, la participation citoyenne est un besoin universel et intemporel, le besoin d’espaces de vivre ensemble.
L’avenir de nos villes doit-il passer par des territoires uniformément investis ?
L’implication citoyenne et la création de valeur à toutes les échelles participeront forcément à l’avenir des villes. Cependant, il faut d’abord une plus juste répartition des attentions
politiques entre tous les territoires. Nos villes et notre société, souffrent aujourd’hui d’une disparité dans les moyens investis au développement des territoires. Ce que Banlieue 89 appelait le droit à la ville, l’accès à la culture, à l’éducation, aux transports de manière équitable pour tous, n’est pas encore une réalité. L’avenir de nos villes se trouve également dans la transformation des mentalités de l’ensemble des acteurs, citoyens compris. En prêtant attention aux espaces que nous partageons, nous pensons mobiliser l’ensemble des acteurs autour de ce que nous avons en commun. Centre ville, périphérie, periurbain, rural, tous les territoires habités sont importants pour le développement d’une société harmonieuse.
Comment les acteurs de l’urbain peuvent-ils passer d’un procédé épisodique au massifié ?
La pédagogie, l’éducation, la preuve par l’exemple, sont les clefs de la démultiplication de la démarche. On observe un désir de faire différemment, de travailler ensemble, mais les pratiques actuelles ne sont pas adaptées et l’inertie institutionnelle ou structurelle des entreprises ne favorise pas l’évolution des pratiques. Il est indispensable pour accompagner le changement de former les acteurs et d’écouter leurs contraintes et leurs besoins. L’agilité est essentielle. Enfin,c’est en faisant que l’on apprend, qu’on comprend l’intérêt. C’est par la multiplication de petites interventions que les pratiques évolueront durablement.