Et les villes l’ont bien compris. Si bien qu’elles adaptent les aménagements de leurs espaces publics en fonction de ce que pourraient partager les visiteurs et autres utilisateurs de la ville. Cette « mise aux normes » des réseaux sociaux crée ainsi des lieux emblématiques, qu’il serait préjudiciable pour le tourisme de supprimer. L’élément « I AMSTERDAM » de la capitale néerlandaise en est un exemple. Cela signifie-t-il que les villes en deviennent de véritables musées, figés par le poids des réseaux sociaux ? À l’image des selfies réalisés devant des œuvres centenaires voire millénaires au lieu de les admirer, l’hommage à nos villes par les réseaux sociaux n’est-il pas le symbole de l’hommage à une ville qui se fossilise ?
La ville comme vecteur d’attractivité
Il semble aujourd’hui clair que les mondes urbains présentent une attractivité bien particulière auprès des voyageurs du monde entier. Si le romantisme de la fin du 18è et du début du 19è siècle a permis l’émancipation de la pratique touristique dans des lieux évoquant la nature, comme la mer ou la montagne, les voyageurs se tournent aujourd’hui également en très grande partie vers les villes, quelles que soient leurs tailles. Les villes sont attractives car elles y reflètent une âme locale, une ambiance, une culture, une architecture qui ne peut pas être retrouvée ailleurs. Les villes sont également le siège de nombreux lieux de culture, de musées, et de bâtiments représentant les évolutions du territoire et qui se multiplient au fil des années.
Les centres-villes sont d’autant plus attractifs dans la mesure où ils sont par définition le lieu de convergence de toutes les dynamiques du territoire, qu’il s’agisse de flux humains et sociétaux, de flux électroniques, de flux culturels, et par conséquent également de flux touristiques. Il n’est d’ailleurs pas difficile de mesurer l’ampleur de l’attractivité d’une ville à travers les réseaux sociaux et à travers sa récurrence dans les publications des utilisateurs. En particulier par le biais de l’application Instagram, qui représente une véritable mine d’or dans laquelle est mise en scène l’ambiance architecturale et urbaine des villes visitées par les touristes. Mais les grandes villes ne sont pas les seules à être autant convoitées par les voyageurs et les photographes « instagrameurs ». Les petits villages de caractère sont autant mis en valeurs que les villes plus importantes. Hauts buildings de verre et d’acier ou fébriles chaumières de pierre et de colombages, il y en a pour tous les goûts et les utilisateurs d’Instagram s’en donnent à cœur joie sur leur application préférée.
Quand l’identité de la ville se construit sur Instagram
Nous pouvons donc percevoir à travers ce constat qu’un phénomène urbain est en train de se produire par le biais des réseaux sociaux. L’image et la représentation des villes tend à se construire et à se développer à travers l’explosion du nombre de photos qui sont diffusées chaque jour aux habitants du monde entier, notamment via Instagram dont la ville est un véritable terrain de jeu.
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