Ca y est c’est parti pour une nouvelle année et je vais commencer en beauté avec une très belle expo qui se déroule à la Cité de l’architecture et du patrimoine jusqu’au 9 mars.

 

 

Lorsque j’ai vu les premières images de promotion de cette expo, j’ai eu très envie d’aller la voir. Parce que j’aime Paris mais pas que… J’ai eu envie également de voir les dessins de François Schuiten et Benoit Peeters. Il faut dire que la courte vidéo de présentation est des plus alléchante. J’y ai vu une certaine ressemblance avec le monde poétique d’Hayao Miyazaki (mon réalisateur de films d’animation fétiche !).

 

 

J’ai donc profité de quelques jours de vacances et du superbe soleil parisien (tellement rare ces derniers jours qu’il faut en profiter), pour aller faire un tour du côté du Trocadéro. J’ai profité de l’occasion pour jouer la touriste et faire une photo de la Tour Eiffel, magnifiquement dressée dans un ciel bleu azur ! Une merveille. Mais je m’égare… Revenons au sujet… quoique la Tour Eiffel et la vue incroyable du Trocadéro est justement le sujet de « Revoir Paris » puisqu’il est question ici de voir la ville changer au fil des siècles et de rêver son « futur » à travers les dessins de François Schuiten et Benoit Peeters.

 

Pour commencer voici quelques mots de présentation :

Dans cette exposition François Schuiten et Benoît Peeters, auteurs des Cités Obscures, font dialoguer leurs vision futuriste de la Ville Lumière, avec une sélection de dessins d’architectes et de projets d’urbanisme conçus pour Paris depuis deux siècles. La métamorphose de Paris depuis les travaux d’Haussmann, est illustrée par des documents historiques originaux confrontés aux planches de leur dernier album Revoir Paris. Aux dessins et documents originaux s’ajoute un écran circulaire de grande dimension accueillant une projection 3D interactive, en partenariat avec l’Institut Passion for Innovation de Dassault Systèmes.

 

Avant même d’entrer dans la salle d’ exposition nous pouvons admirer les dessin de François Schuiten et Benoît Peeters sur les murs du couloir. D’un côté le très beau visage de Kärinh, l’héroïne de la BD. De l’autre, une vue aérienne du Paris imaginaire des auteurs. Ce seront les seules photos que je vais pouvoir vous offrir car je n’ai pas eu l’autorisation d’en faire à l’intérieur de l’expo.
Encore quelques mots avant. Ceux de Kärinh, le personnage principale de la BD qui vit sur une planète lointaine en 2156. Ils sont imprimés juste en face de la porte d’entrée de l’expo… sorte d’introduction à ce qui nous attend derrière…

 

Depuis que je sais lire, la Terre est ma seule vraie passion. Et Paris, le seul lieu qui me fait rêver. Je veux profiter de ce temps vide et libre, pour m’immerger enfin dans mes recherches.

Paris… Quelquefois, j’ai l’impression de connaître son histoire dans les moindres détails. je pourrais réciter des centaines de noms de rues , décrire minutieusement ses bâtiments célèbres.

Et pourtant je sais que j’en ignore encore à peu près tout… Et mes informations sont si anciennes.

Les livres imprimés étaient devenus rarissimes au moment où toutes nos communications avec la terre ont été rompues. Qui aurait imaginé que ces papiers « obsolètes comme on disait, ces vieilleries que l’on « désherbait »dans les dernières bibliothèques, redeviendraient un jour notre seule mémoire, notre unique accès à la connaissance ?

Il faut que je me concentre… Paris a dû tellement changer…

Fragments du journal de Kärinh, voyageuse en route vers Paris, 2156.

 

L’expo se déroule en deux temps « parallèles »… Le passé de Paris et ses « métamorphoses » au fil des siècles. Le Paris du futur imaginé par François Schuiten et Benoît Peeters.

 

L’histoire de Paris est raconté grâce à des archives de projets – réels, parfois non réalisés – conçus par les architectes et les urbanistes depuis le XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui et l’idée du Grand Paris. Tout ça est organisé autour de 7 sections réparties de chaque côté de la pièce : 1- Métamorphoses capitales : le chantier d’Haussmann pour Paris ; 2- À la rencontre du monde : les cinq expositions universelles présentées entre 1855 et 1900 ; 3- Une métropole en mouvement : les nouvelles mobilités : du chemin de fer au métropolitain ; 4- Le regard aérien : Aéropolis et le rêve d’une ville verticale ; 5- Au-delà des enceintes : les portes de Paris et l’organisation du territoire ; 6- L’esprit de l’utopie : libérer la ville et la réinventer radicalement ; 7 – Une ville monde : le Grand Paris et au-delà.

 

Le Paris du Futur de François Schuiten et Benoît Peeters occupe tout l’espace central. De grandes planches de dessins (principalement de François Schuiten) sont exposées dans des vitrines. Les uns sont les dessins originaux réalisés à l’encre de Chine, d’autres sont les planches des BD une fois colorisées. Ces dessins sont issus de différents livres des auteurs : « Les mystères de Pâhry » (Schuiten – Peeters) ; « Le grand Paris 2009 » (Schuiten). Ou encore les superbes dessins de François Schuiten réalisés pour illustrer le roman de Jules Verne « Paris au XXe siècle ». Et bien sur les planches de la BD « Revoir Paris ».

 

On peut également admirer les dessins en couleur (encre de Chine, acrylique, crayons de couleur) réalisés par François Schuiten pour le projet d’aménagement de La Chapelle et de la station de métro Arts et Métiers. En 1994 François Schuiten a conçu l’aménagement des quais de la station de métro arts et métiers comme une sorte de Nautilus souterrain, en hommage à l’univers de Jules Verne. Les parois sont entièrement recouverte de plaques de cuivre rivees les une aux autres. Au plafond une série d’immenses rouages évoque le musée des Arts et Métiers. Et les rames de métro de la ligne 11 apparaissent comme des pistons, animant le mécanisme à intervalles réguliers.

Tous ces dessins sont absolument magnifiques et d’une grande poésie. Le Paris imaginé par les deux hommes mêle à la fois une époque qui fait penser au début du XXe siècle et des éléments totalement futuristes et imaginaires, ce qui fait une drôle d’impression. On est en face d’un Paris à la fois connu et inconnu, ce qui fait de nous, dans le même temps, des habitants de la ville et des voyageurs à la découverte d’un nouveau monde. J’ai eu vraiment un énorme coup de coeur pour ces dessin et je pense que je vais aller faire un tour à la librairie pour acheter la BD, et découvrir ainsi les aventures de Kârinh…

 

Au fond de la salle se trouve un immense écran sphérique qui projette des images de Paris en 3D. Les visiteurs sont invités à manipuler une table d’orientation afin de faire évoluer les monuments de Paris qu’ils ont choisi, s’aventurant dans le passé le plus lointain comme dans un avenir hypothétique. « Pour produire techniquement cette vision dans un demi-siècle et un siècle de trois sites très identifiés (Notre-Dame de Paris, la Tour Eiffel et La Défense), le scénographe a fait appel aux ingénieurs de Dassault Systèmes. »

 

Mais ça n’est pas encore fini. L’expo ne se contente pas de montrer. Elle donne aussi beaucoup à réfléchir. Surtout dans sa dernière partie avec 8 écrans équipés de casques qui permettent d’écouter des personnalités de différents horizons nous parler de Paris et de son avenir.

Eric Orsenna (écrivain) ; Toyé Hô (architecte) ; Christian de Portzamparc(architecte) ; Régine Robin (historienne) ; Odile Decq (architecte) ; Jean Nouvel (architecte) ; Philippe Rahm (architecte) ; Philippe Simay (philosophe).

Prenez le temps d’écouter comment chacun répond à la question : « A quoi ressemblera Paris dans 50 ans ? ». Chacun a sa vision, plus ou moins optimiste. Il y est beaucoup question du Grand Paris… Réalité ou utopie ? Pour les uns Paris est trop vue comme une forteresse.  Pour d’autres l’avenir se jouera dans le grand Paris et la banlieue. Par exemple pour Philippe Simay, « Paris qui tourne le dos à ses banlieues n’est pas viable. L’échec du grand Paris serait de museifier Paris intra-muros et de reléguer en banlieue tout ce qu’on ne veut pas voir. »

 

Tout ça est absolument passionnant car Paris est une ville vraiment particulière qui (hélas) tend à devenir un « musée » depuis quelques années et à repousser hors de ses murs les populations défavorisées et même la classe moyenne pour se transformer en ville de bobos… Mais à ce jeu là, ne risque -t-elle pas de  perdre son âme ? Mais ça n’est là que mon point de vue… Le débat pourrait être riche et animé…

 

Revoir Paris 1

 

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Informations pratiques :

Depuis le 20 novembre jusqu’au 9 mars
Cité de l’architecture et du patrimoine
Galerie basse des expositions temporaires
1, Place du Trocadéro, 75016 Paris
Lundi, mercredi, vendredi, samedi et dimanche de 11h à 19h
Nocturne le jeudi de 11h à 21h

Tarifs : 5€ tarif plein – 3€ tarif réduit