Shanghai est une ville très contrastée qui illustre parfaitement la dynamique de croissance du pays. On peut ainsi voir à travers l’architecture de la ville, les contrastes économiques et sociaux mais aussi l’évolution des modes de vie.
Durant les 12 mois où j’ai vécu à Shanghai, j’ai rapidement opté pour ce moyen de locomotion très utile et qui m’a permis de découvrir la ville entière, de jour comme de nuit, en long en large et en travers : Le vélo. Si vous savez rouler à vélo (je n’entends pas savoir pédaler car c’est relativement donné à tout le monde, mais savoir accélérer et ralentir quand il le faut, prendre des décisions stratégiques à certains carrefours etc…), dans ce cas le vélo est fait pour vous. Il faut savoir qu’à Shanghai, ce n’est pas chose aisée de circuler paisiblement dans cette jungle de klaxons, de taxis fous et de bus qui se prennent pour des bolides en finale de F1.
A l’Est de la ville, nous retrouvons les quartiers de Pudong (浦东), le « Manhattan » de Shanghai où le business et la finance battent leur plein. Les gratte-ciel poussent comme des champignons et rivalisent dans une folie des grandeurs étourdissante. C’est à qui sera le plus proche des étoiles. On y retrouve les éléments phares de la ville comme la Pearl Tower, la Shanghai World Financial Tower (490m) et la future Shanghai Tower (690m : elle sera la deuxième plus haute tour au monde derrière le Burj Khalifa : 828m…).
Près de ces tours, le Bund (外滩), imposant, sépare l’Est et l’Ouest de la ville. Ici, une multitude de styles architecturaux s’entremêlent, renaissance, art déco, gothique, baroque… C’est le quartier de la ville où se dressent hôtels luxueux, banques et clubs de nuit branchés…
Je me dirige maintenant vers l’Ouest de Shanghai, People ‘s Square se caractérise par de nombreux buildings surplombants. Le musée de Shanghai, celui des Beaux-Arts et celui d’Art contemporain, ainsi que le centre de planification urbaine sont aussi situés dans ce cœur de la ville. C’est un lieu essentiel pour les « accros du shopping ». Il est toutefois surprenant de retrouver non loin de là, des ruelles très traditionnelles et étroites où « street food » et marchés ouverts pullulent.
Non loin de là, le fameux quartier de XinTianDi (新天地) est un concept de construction unique en son genre, où l’on retrouve galeries d’art moderne, bars & cafés, boutiques et restaurants dans une architecture antique aux murs de briques rouges.En se baladant un peu plus au sud de ce quartier, on découvre un Xintiandi plus traditionnel et bien moins connu des « Laowai » (老外=étrangers), appelé TianZiFang (田子坊). Perdez-vous dans un dédale de ruelles identiques les unes aux autres. En marchant dans ces ruelles, je lève les yeux et admire ces vieux bâtiments de briques rouges. Aux murs s’entremêlent câbles électriques, antennes de télévisions, embarrassantes machines pour l’air conditionné et vieux échafaudages de fortune ou s’accrochent paisiblement des vêtements séchant à l’air libre.
Aux alentours de Tianzifang, je pars maintenant à la recherche de quelques Lilong (里弄) afin de visiter les Shikumen (石库门). Les Shikumen sont incontournables dans l’architecture Shanghaienne puisqu’il s’agit des maisons résidentielles de la classe moyenne construites en série au début du 20ème siècle. Shikumen signifie « porte de pierre » en référence aux longues portes de pierre en forme d’arches que l’on retrouvait à chaque entrée des Lilong. Les Lilong quant à eux sont ces longues allées, délimitées aux extrémités par deux grandes avenues parallèles et dans lesquels se logent les Shikumen. L’origine des Lilong s’explique par la nécessité de reconstruire la moitié de la ville dans les années 1850, suite à des révoltes. L’aide des concessions étrangères contribua à la construction des Lilong, favorisant la brique au bois pour éviter les incendies. On y retrouve ainsi des influences américaines, anglaises, françaises et japonaises. On y croise aujourd’hui beaucoup de personnes âgées chinoises qui y ont vécu toute leur vie, les conditions d’hygiène y sont d’ailleurs très limitées.
On continue vers l’Ouest en longeant la « Yan’An Road », cette gigantesque voie qui serpente d’est en ouest et dont les néons nocturnes nous donnent l’impression d’être dans le film de Joseph Kosinski « Tron : Legacy ».
J’arrive à Jing’An Temple (静安寺), un autre cœur de business de Shanghai où loge gracieusement la maison mère de l’Oréal China, entre autres… Jing’ An est pour moi l’exemple le plus frappant de contraste architectural de cette ville. Au beau milieu de buildings concurrents plus ou moins modernes et de centres commerciaux tout rénovés, se dresse le temple Jing’ An et son parc naturel.
C’est quelques ruelles derrière ce Temple que j’ai vécu pendant une année, dans un de ces buildings résidentiels d’apparence extérieure ancienne mais dont l’intérieur est entièrement rénové. Aux alentours, un paysage contrasté à nouveau, entre ces restaurants et bars « lounge » occidentaux dont les concepts sont tous plus originaux les uns que les autres, et les petits restaurants trapus à l’hygiène bien souvent douteuse d’où s’échappent de fortes odeurs de fritures et de viandes grillées.
Les marchés couverts de fruits, légumes, viandes et poissons sont très sympathiques à visiter. J’y achète des fruits et légumes mais m’abstiens sur la viande et les poissons, la qualité et la propreté reste douteuse dans ces marchés locaux.
Voici une autre petite curiosité architecturale, il s’agit d’un projet abandonné, mais qui avait pour but de désengorger Shanghai d’une partie de ces habitants. Si l’Europe vous manque, n’hésitez donc pas à prendre le métro ou le train et visiter une des 9 villes européennes construites autour de Shanghai. J’ai pour ma part visité Londres « Thames Town » et Paris avec une Tour Eiffel de 108m. Ces villes satellites sont aujourd’hui des villes fantômes n’attirant pas beaucoup de touriste mais elles valent le coup d’œil, ne serait-ce que pour le dépaysement !
Enfin pour terminer, voici 4 originalités que j’ai découvert dans la ville :
Maintenant c’est à vous de visiter !
谢谢 !
Étudiante de 23 ans à l’Inseec Business School Paris, Amandine Lorho est partie pour une année en césure à Shanghai avec pour projet de participer au lancement d’une start up qui offre des solutions digitales en point de vente (www.carlipa.com). Elle a ainsi pris le temps de découvrir toutes les particularités de Shanghaï ainsi que de son architecture.
Crédits photo de couverture ©Navape/Getty