Espace de coworking, fablab, atelier d’artisan : en fait, c’est quoi un tiers-lieu ?
Cette typologie de tiers-lieux est celle adoptée par la région Nouvelle-Aquitaine depuis la création d’un AMI tiers-lieux dont l’objectif est d’accompagner, notamment de financer l’amorçage des espaces de travail partagés sur le territoire néo-aquitain. La Coopérative Tiers-Lieux élargit cette vision pour aller au-delà d’une typologie précise.
“Pour l’équipe de la Coopérative, un tiers-lieu c’est avant tout un collectif de personnes, implanté dans un territoire, développant l’ambition de créer du bien commun. La dimension collective est essentielle pour ce type de projet. Le fait qu’il y ait plusieurs activités qui s’opèrent au sein d’un même lieu ne suffit pas à faire tiers-lieu. Dans ce cas, on sera plutôt sur de la colocation d’activités ou de personnes, sans qu’il y ait nécessairement une dynamique d’intérêt général.”
Plus qu’une typologie, le tiers-lieu est une véritable démarche qui vient répondre à un besoin local pour créer des synergies communes au sein d’un territoire donné et faire émerger de nouvelles dynamiques.
Vecteurs de dynamiques sociales, culturelles, artisanales, entrepreneuriales, les tiers-lieux dessinent aujourd’hui de nouveaux modèles de fabrique urbaine et de manière de travailler. Temporaires ou permanents, ils permettent de transformer un territoire ou parfois de renforcer l’identité locale d’un quartier.
Quelle est pour vous la définition d’un tiers-lieu “réussi”, c’est-à-dire un lieu approprié, générateur de dynamiques positives et optimistes pour l’avenir de nos villes et de nos citoyennes et citoyens ? Et quelle est la recette pour le faire émerger ?
“Le tiers-lieu est vraiment pluriel, je ne dirais pas qu’il y ait un modèle précis qui soit “le bon”. Il dépend entièrement du lieu dans lequel le projet vient s’implanter. C’est pour cette raison que nous conseillons systématiquement aux futurs porteurs de projets de commencer leur travail par un diagnostic territorial, afin de bien comprendre les enjeux locaux. L’objectif de cette première phase est de prendre connaissance des différentes actions, des implantations des acteurs et actrices déjà présents sur le territoire et d’identifier les potentiels besoins et enjeux locaux. Une étape essentielle pour garantir une nouvelle proposition qui viendra s’insérer en complémentarité de l’offre et des dynamiques existantes.”
Finalement, faire émerger des tiers-lieux pleinement appropriés par les usagers du territoire repose principalement sur l’intégration cohérente et harmonieuse du projet dans l’environnement existant. Pour autant, le tiers-lieu impulse aussi une dynamique commune qui vient faciliter l’implication ponctuelle ou permanente d’acteurs locaux.
Comme nous l’explique Chloé RIVOLET, il y a par exemple de plus en plus de tiers-lieux qui revendiquent l’agrément de la CAF “Espace de vie sociale”. La pertinence de cette demande dépend du territoire, de son identité, des besoins de la collectivité et des habitants. Dans certains cas, le besoin est déjà couvert alors que dans d’autres, les thématiques de l’enfance, de la jeunesse ou de la famille sont clairement identifiées et nécessitent un modèle de projet tel que le tiers-lieu, en lien évidemment avec des partenaires locaux. Parfois même, c’est le centre social qui devient tiers-lieu.
“Le pilier d’un tiers-lieu c’est vraiment de s’appuyer sur les ressources locales, afin de développer un projet qui ressemble aux bénéficiaires directs du tiers-lieu, c’est-à-dire aux acteurs locaux.”
©️ Le battement d’ailes
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