Qui de l’œuf ou la poule est arrivé en premier ? Une question à laquelle il est bien difficile de répondre, encore aujourd’hui ! C’est une question qui se pose également pour la ville : la sur-concentration de l’activité humaine dans les villes a engendré, au fil des siècles, la dégradation de l’état de planète. Mais pourtant aujourd’hui, les villes portent-elles les symptômes des maux notre société ou en sont-elles la cause ? Une chose est sûre, les crises que connaissent la plupart des villes aujourd’hui, que ce soit à propos du logement, de la perte d’attractivité, ou encore de la segmentation sociale et spatiale, dont les manifestations des derniers mois ont été le symbole, sont bien souvent la résultante des prises de décisions politiques d’aménagement de ces 40 dernières années. Le constat est global : il est urgent de réparer, de repenser et de guérir l’urbain pour que la ville retrouve sa sérénité. Une question se pose désormais à l’ensemble des professionnels de la fabrique de la ville : quels modes d’actions sont à mettre en place pour guérir l’urbain ?
Construire pour réparer ?
Une des logiques adoptées en France depuis les années 60 pour assainir les villes existantes est d’en construire de nouvelles. Dans une période de forte croissance économique et démographique, où les logiques de lutte de l’étalement urbain ne s’étaient pas encore mises en place, le gouvernement met alors en place une politique d’aménagement du territoire pour pallier à la sur-densification des grandes villes françaises. Cette politique vise alors à la construction de neuf villes nouvelles autour des grandes métropoles dont Paris, Lille, Lyon, Marseille et Rouen… De ces politiques sont nées Evry, Marne-la-Vallée, L’Isle d’Abeau, ou encore Saint-Quentin en Yvelines, des villes qui peu à peu se sont elles aussi mises à souffrir, des maux actuels de l’urbain.
Les immeubles milanais de Stefano Boeri portent les principes de végétalisation des projets de villes-forêts de cet architecte italien – Crédit photo ©️Gábor Molnár via Unsplash
Quant à aujourd’hui la logique d’aménagement tend plutôt à préserver les espaces non bâtis, tandis que les projets de créations de villes nouvelles sont largement contestés par l’opinion publique. Pourtant, chaque année, des projets à l’international de villes nouvelles, souvent pensés par des architectes européens par ailleurs, sont publiés et mis en avant. Au programme de ces giga-projets : innovations ultra-technologiques au service de l’écologie et bien souvent dans le but de résoudre les problèmes que les autres villes ont causés.
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