En 2019, le Ministère de la transition écologique avait engagé 350 millions d’euros dans un grand plan vélo. Un investissement inédit qui avait pour objectif de populariser la pratique du vélo en France, avec un objectif clef : tripler le nombre de déplacements quotidiens à vélos pour 2024. 

Et pour faire passer de 3% à 9% la part modale des déplacements cyclistes, le gouvernement a misé sur une approche multifactorielle : construction de nouvelles pistes cyclables et stations vélos, accompagnement des collectivités dans les aménagements dédiés à cette pratique, obligation du marquage des vélos neufs pour lutter contre le vol, distribution d’un chèque de 50 euros  “coup de pouce vélo” pour faire réparer sa bicyclette i, aides financières à l’achat de vélos électriques, formations pour les cyclistes novices…. Au final, et en prenant en compte la part du plan de relance allouée au vélo, ce sont plus de 850 millions d’euros que l’Etat a investi pour la démocratisation du cyclisme en France ces trois dernières années. 

Le 14 septembre 2021, le gouvernement a publié un premier bilan sur les effets du plan vélo, trois ans après sa mise en place. Si l’objectif de tripler la pratique du vélo est loin d’être atteint, la tendance actuelle est très encourageante. En effet, on note une hausse de 30% des linéaires de pistes cyclables et voies vertes partout en France. La crise sanitaire a d’ailleurs intensifié le phénomène avec le développement rapide des coronapistes, dont certaines tendent à perdurer. La Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB), qui produit chaque année un baromètre des villes cyclables, a salué la démarche mais note que pour l’avenir, l’enjeu est encore de connecter toutes ces pistes entre elles pour créer un véritable réseau cyclable français ! 

Au final, on observe une augmentation globale de 30% des déplacements en vélo depuis 2019. Les français adhèrent à la pratique ! On note notamment une hausse de 15% des déplacements en milieu rural. Ce dernier chiffre est encourageant car ces dernières années la pratique du vélo progressait en ville, mais reculait en campagne. L’inversion des tendances est très positive et permet d’espérer une démocratisation encore plus grande de la pratique du vélo pour les prochaines années. 

Reste que pour permettre la transition cyclable de nos villes, il y a encore du chemin à parcourir dans plusieurs domaines. D’abord, toutes les pistes cyclables ne se valent pas, certaines sont bien moins sûres que d’autres, et la part des voies réservées aux vélos en ville, et non partagées, est encore trop mince. Ensuite, on peut regretter que le “forfait mobilités durables”, par lequel les entreprises contribuent aux frais de déplacement vélo entre domicile et travail, ne soit pas encore généralisé. Enfin, il s’agit d’étoffer les réseaux existants en ville pour que les trajets cyclables continus, agréables et sécurisés deviennent possibles. C’est à ce moment-là que la France deviendra ainsi une véritable nation du vélo.

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