La ville de Beyrouth, capitale libanaise, dont l’architecture fut profondément transformée par le temps et les événements, est immortalisée par le photographe Michal Gadek.

« Beyrouth est grecque, romaine, arabo-musulmane, à nouveau chrétienne, turque, européenne, arabe, pour aboutir à une fusion de tous ces âges en une seule ville » écrivait le journaliste et écrivain français d’origine tunisienne, Guy Sitbon.

Après avoir brillé et souffert, la ville écorchée vive semble panser ses plaies au même temps qu’elle tente de faire renaître de ses cendres ses vieilles pierres blanches. Suite à la guerre civile (1975-1990) dont les murs criblés de balles témoignent encore, les autorités libanaises initièrent pour le centre-ville une reconstruction à grande échelle. L’hyper-centre de Beyrouth, dont la grande et récente mosquée Mohammad Al-Amin occupe le cœur, jouit aujourd’hui d’un réaménagement sans faille. Tout semble propre, reconstruit et apaisé.

Néanmoins, passé le cœur de ville, les rues de Beyrouth sont disparates et inégalement aménagées. Des immeubles refaits à neufs côtoient de près des façades de maisons encore délabrées ou bien les vestiges d’une vieille église laissée à l’abandon, témoins d’un pays anciennement en guerre. Au détour des rues, la disharmonie architecturale, l’inégale reconstruction des quartiers et la séparation stricte des lieux d’habitation en fonction de la religion observée, semblent parfois faire régner à Beyrouth l’atmosphère d’un pays divisé. Une ville en souffrance dont la guerre fut la source de ce que l’on appelle un urbicide, peine parfois à retrouver son harmonie complète, mais Beyrouth fait aujourd’hui appel à son patrimoine ancien pour renaître.

Au Liban, les bâtiments anciens de Beyrouth, estimés trop chers pour être rénovés et tombant en désuétude, furent pour beaucoup rasés, sans autre forme de procès. La construction d’une ville neuve était alors une façon de symboliser une ville économiquement stable, mais aussi le moyen de répondre à l’urgence de tourner la page. Beaucoup de bâtiments pastiches furent ainsi reconstruits, imitant l’ancien par des techniques nouvelles parfois malhabiles. Depuis quelques années, les politiques de protection et de valorisation du patrimoine se font plus pressantes, incitant à la protection du patrimoine bâti.

Peu à peu, Beyrouth se reconstruit. La douceur de son air marin, le hasard de ses ruelles et de ses habitations, ses innombrables joyaux culturels et religieux ne cesseront en tout cas de nous fasciner.

Découvrez les rues de Beyrouth en image…

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Michal Gadek beyrouth