Non vous ne rêvez pas, il ne s’agit pas là d’une maquette de Lego mais bien du quartier Comfort Town de la capitale ukrainienne fraîchement aménagé. La dernière phase des travaux s’est effectivement terminée en 2020, après onze années de réalisation.
Le défi à relever par l’agence Archimatika était la transformation de cette ancienne zone industrielle en un parc de logement idéal et agréable avec un moindre budget.
Ce quartier est le premier complexe résidentiel d’Ukraine basé sur le principe du développement en blocs et se différencie des micro-districts soviétiques habituels. Pour limiter les coûts, les architectes ont misé sur des formes géométriques simples et des façades plates, excluant tout élément décoratif et balcon débordant. Sa conception s’est finalement basée sur trois techniques : la silhouette avec différents virages et hauteurs de toits à deux pentes, la fenêtre en utilisant pour la première fois à Kyiv le système de balcon français (une simple baie-vitrée avec un garde-corps), et la couleur comme première solution audacieuse pour un quartier résidentiel urkrainien. Un nombre d’étages de bâtiments adjacents, allant de 2 à 16 étages, permet de créer une atmosphère plus intime au quartier avec une image pittoresque de chaque rue.
Avec cette conception et une organisation basée sur des rues verdoyantes et des cours piétonnes, le quartier aux 8 500 logements et 180 immeubles offre un cadre pictural et coloré à ses habitants. Ce sont essentiellement des jeunes familles et des professionnels de l’urbanisme qui s’y sont installés, conquis par une architecture culturellement plus proche de l’Europe que du patrimoine soviétique du pays.
Comfort Town fonctionne comme une ville dans la ville en disposant de sa propre organisation interne (services d’entretien…) et d’une offre de services large avec écoles, complexe sportif avec piscines, commerces, supermarchés, cafés, restaurants, bureaux, et aires de jeux. Un parc a également été restauré avec des plantes vivaces, des sculptures et une fontaine.
Vous l’aurez compris, le quartier, en plus de son attrait esthétique coloré et osé, a tout d’un écosystème urbain viable et peu coûteux. Mais nous disions de même pour nos quartiers de Grands Ensembles aujourd’hui devenus un enjeu crucial des politiques urbaines françaises. Alors, avec le recul des années futures, le quartier gardera-t-il son idéal d’aujourd’hui ?
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