« Happy City Birds » est un projet de street-art universel dont le sens n’échappe à personne. « Tout le monde ne comprend pas le graffiti, mais même la grand-mère de Thomas comprend le but des birdhouses » peut-on lire sur le site de l’artiste.
Alerter par l’absence croissante d’arbres dans l’espace urbain de Copenhague, l’artiste a lancé en 2006 son opération « Happy City Birds » visant à recréer des habitats pour les oiseaux avec de faux beaux arbres urbains. Fabriqués en bois recyclé, ces créations ornent désormais façades, parcs et rues de la capitale danoise. Comme souvent, en l’absence de politique de reboisement dans les villes, les habitants se mobilisent autour d’un projet fédérateur.
Fidèle à ses méthodes de travail, Thomas utilise du bois recyclé afin de confectionner ces abris pour tétrapodes ailés. Tantôt assemblés en sculptures, tantôt disséminés individuellement, tantôt fabriqués au cours d’ateliers participatifs, parfois même camouflés et très souvent colorés, de Beyrouth et Copenhague, ces nichoirs invitent les oiseaux à tenter une escale urbaine.
N’ayez crainte, les oiseaux ne désertent pas nos villes, bien au contraire. Selon de nombreuses études (dont Les oiseaux dans la ville), nos amis ailés quittent les campagnes, les cultures intensives et leurs produits phytosanitaires pour trouver refuges dans les cavités du maillage urbain. Ainsi, il est coutume d’observer mésanges, rouges gorges et étourneaux picorer entre les pavés. Comprenez le bien, l’avifaune est notre alliée. Les oiseaux sont de merveilleux prédateurs d’insectes dévoreurs et en ingérant les fruits, dont ils excrètent les graines, ils ensemencent nos villes aussi efficacement que nos semelles !
Mais la ville ne constitue pas pour autant un paradis, et les mesures de jardinage et d’entretien des espaces verts pratiquées mettent régulièrement en péril les jeunes couvées, notamment les élagages et débroussaillages menés en pleine période de nidification. La gestion différenciée est une méthode de travail que bien des services d’espaces verts des municipalités doivent encore mettre en place, mais bien que la route soit encore longue, de nombreuses mesures favorisant la biodiversité urbaine sont d’ores et déjà enclenchées.
Le résultat est tout simplement magique !