Les jardins nous laissent songeur, nous donnent envie de flâner. Et si ces morceaux de campagne en ville nous étaient nécessaires ? Et si l’on n’appréciait que mieux la ville, ses bruits et son mouvement perpétuel si l’on savait que le jardin le plus proche, avec ses fontaines et ses bancs en bois nous était un potentiel lieu de repli, un havre de paix ?

Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu’éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d’une humide étincelle.
(…)

Paul Verlaine, Après trois ans
Paul Verlaine - jardins

Paul Verlaine, à qui l’on doit ces vers, s’inspira comme bien d’autres poètes, de ces paradis de verdure pour faire chanter les émotions. Sa composition donne vie à ces jardinets clos situés tout près de chez nous, dont il suffit parfois de pousser le portillon au détour d’une ruelle pour pénétrer dans un monde suspendu. Un espace unique que les parterres de fleurs, les kiosques enchanteurs et les oiseaux rieurs s’approprient aisément.

Espace vert, arboretum, parc, square, belvédère, promenade, sillon, jetée… La nature en ville nous est bien précieuse. D’aucuns diront qu’ils en sont les poumons. Un endroit où les êtres vivants se meuvent. Un endroit où voir passer un écureuil ou entendre le chant d’une hirondelle semble normal.

Parmi le brouhaha urbain, il n’est pas rare d’avoir envie de se promener dans un endroit dépourvu de voitures et lorsqu’un rayon de soleil apparaît, de s’adosser contre un arbre, les pieds nus dans l’herbe, un livre à la main…

Ces jardins sélectionnés aux quatre coins du monde, par leur pluralité, sont pour chacun de nous une invitation. De différentes façons, ils nous engagent à nous asseoir par terre, à écouter le ruissellement de l’eau, ou à admirer le travail du paysagiste sur ce bout de verdure auquel il accordé tant de soin…. À chacun son jardin !