Les infrastructures hospitalières d’hier, pour la plupart, ne sont aujourd’hui plus en fonction. De leur passé multiséculaire, il ne reste bien souvent que les pierres, souvenirs des institutions d’autrefois. À Paris, des hôpitaux comme l’Hôtel-Dieu, ou l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, construits respectivement au XIIIème et XVIIème siècle, sont encore en fonction et nous permettent un saut dans le temps.
Les premiers bâtiments de la Pitié-Salpêtrière, n’étaient pas dédiés à la médecine, mais à l’équipement militaire. L’endroit, à l’époque, situé à l’écart de la capitale, dans le plaine d’Ivry, était un arsenal, où l’on fabriquait de la poudre à canon. C’est Louis XIV qui demanda la construction de l’hôpital, donnant ainsi naissance au premier bâtiment de l’ensemble « Hôpital général de Paris ».
À cette époque, les personnes fortunées se faisant soigner chez elles, les hôpitaux étaient réservés aux pauvres et faisaient office d’accueil d’indigents souvent non malades, à qui on offrait « l’hospitalité ».
Une des particularités des hôpitaux d’antan, comme à la Pitié, est aussi la stricte séparation des hommes et des femmes. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que l’on réorganise les bâtiments comme des hôpitaux pavillonnaires, c’est-à-dire séparés par spécialités.
Une autre particularité des hôpitaux médiévaux et classiques est la présence constante d’une église au centre de l’ensemble architectural, permettant aux patients de mourir dans des conditions religieuses, indispensables à l’époque.
Dans un autre style, les Invalides, également commandé par Louis XIV était un hôpital militaire pour les officiers les plus valeureux. Aujourd’hui encore, des blessés de guerre occupent une partie (plus restreinte) du monument.
À Nuremberg, en Allemagne, l’Hôpital du Saint-Esprit construit sur l’eau en 1236, a conservé une architecture intacte, mais a été transformé et accueille aujourd’hui un Pub.
Les fameux hospices de Beaune, construits par un duc de Bourgogne, dont l’architecture bourguignonne et le toit coloré sont merveilleusement conservés, sont connus mondialement. Elles abritent aujourd’hui un musée.
L’Hôpital Sant Pau de Barcelone, où Gaudí rendit son dernier souffle, issu de l’art nouveau et du modernisme catalan, est inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis 1997. En 2009, les structures médicales sont déplacées dans des édifices plus récents.
Ces hôpitaux au cœur de nos villes, ont beaucoup à nous apprendre sur la société de l’époque, sur le traitement des personnes et sur les prémices du personnel soignant. Découvrez ces lieux où les innovations médicales côtoyèrent pendant de nombreuses années, un patrimoine aujourd’hui historique.