Le Comité International Olympique met aujourd’hui l’accent sur l’aspect durable des jeux. Les villes candidates se doivent de proposer un projet viable sur la durée, le social et l’environnement avec des modèles d’aménagements basés sur l’existant et la reconversion par la suite.
L’exemple de Barcelone en témoigne. À la suite des jeux de 1992 le site est devenu l’un des poumons du tourisme avec quartiers résidentiels, port olympique et kilomètres de plage. La municipalité avait pensé l’événement non pas comme une vitrine temporaire mais comme un réel projet urbanistique.
Même cas pour Londres où, depuis 2012, le quartier Est de la capitale s’est transformé en quartier sportif branché avec des équipements ouverts au grand public, l’occasion pour tout le monde de revivre les expériences sportives des plus grands athlètes.
A Grenoble, il est également possible de retracer le parcours olympique des jeux d’hiver de 1968, en se promenant dans le Parc Paul Mistral situé au cœur de la ville. On peut y trouver la vasque olympique, le palais des sports et même l’ancien anneau de vitesse qui sert aujourd’hui de piste multifonctionnelle pour le plus grand plaisir des adeptes du roller et de la trottinette.
A Turin, le village olympique spécialement conçu pour l’événement de 2006 fut inoccupé jusqu’en 2013 où plus de 1000 réfugiés et migrants africains y ont élu domicile. Aujourd’hui réapproprié, le village est un véritable lieu de vie autonome et organisé avec plusieurs services solidaires installés : restaurants, salon de coiffure, passage de médecins, bureaux administratifs…
Malheureusement pour d’autres sites, leur occupation post-JO est bien moins animée, voire totalement inexistante. C’est le cas des sites berlinois et athéniens où les installations sont devenues des vestiges du passé olympique.
A Sarajevo cependant, si vous vous baladez sur l’ancien site olympique, vous tomberez nez à nez, non plus avec des bâtiments sportifs et des pistes à luge mais avec des bunkers et des rampes de lancement à roquette. Après l’édition hivernale de 1984, le site a été abandonné puis réquisitionné dès les années 90 pour la guerre de Yougoslavie. Aujourd’hui le site est à l’abandon et ne sert qu’à se remémorer “l’ultime moment de bonheur collectif en Yougoslavie” .
Si les friches sportives font le bonheur des adeptes de l’urbex (pratique de visite de lieux urbains abandonnés), se pose quand même la question de la reconversion et aussi de la mémoire et de la commémoration. Même abandonnés, ces lieux sont chargés d’histoire et représentent un moment fort du passé, alors quel avenir se dessine pour eux ? Une destruction, une reconversion ou un abandon définitif ?
Image de couverture ©Max Pinel