Initialement prénommé le Kaganovitch, il fut rebaptisé en 1955 du nom de V. I. Lénine. Le métro de Moscou a toujours joué un rôle clef pour la capitale. Il fut d’abord utilisé comme abri anti-aérien durant la Seconde Guerre mondiale, puis, la deuxième section de ligne, construite durant la Guerre Froide, fut pensée pour servir d’abris contre les bombardements en cas de guerre nucléaire. Certains disent même qu’il existerait un deuxième réseau de tunnels, le Métro 2, encore plus profond que le réseau « public », prévu pour l’évacuation des figures du parti en cas d’attaque.
Mais c’est surtout dans sa symbolique que le métro de Moscou joua un rôle important pour l’image du parti communiste. Il fut présenté à son inauguration comme une preuve de l’efficacité et de la supériorité du système soviétique en arborant un style appelé « réalisme socialiste », d’où son appellation de « palais souterrain ». Un immense battage médiatique fut déployé afin de transformer cet « ouvrage d’art » en symbole: celui d’une ère nouvelle et d’un mode de vie meilleur. Le métro devint le terreau fertile à construction d’un mythe. Pour chanter la gloire des initiatives du parti et la puissance du pays, les stations furent conçues comme un système de signes donnant des clefs de lecture de l’utopie stalinienne.
Des ouvriers, « héros du travail » furent sélectionnés, ainsi que des fonctionnaires du parti et des ingénieurs, pour témoigner de la manière dont ce formidable ensemble architectural avait vu le jour. Le métro devait « forger l’homme nouveau ».
Une idéologie qui laisse en tout cas une trace à couper le souffle.
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