S’il vous est arrivé de visiter la capitale de la gastronomie française, vous avez sûrement déjà entendu parler d’un élément célébrissime du paysage lyonnais : les fameuses « traboules ». Mais d’où diable nous vient ce nom burlesque ? En latin, transambulare signifie « circuler à travers » (trans : à travers, ambulare : circuler, se promener).
Et voilà ! L’explication de ces mystérieux endroits réside dans l’étymologie de son mot. Tout bonnement, ces passages secrets construits sous les habitations servaient autrefois à circuler entre les bâtiments sans emprunter les grands axes. Beaucoup de traboules aboutissent à des cours intérieures d’immeubles, parfois semblables à des cortile italiennes : une petite cour reculée dont le style architectural, souvent ancien, nous révèle l’envers du décor architectural. Parfois même, au détour d’une traboule, on emprunte même un petit escalier donnant sur une autre rue, illustrant le dénivelé de la ville de Lyon construite à flanc de collines.
Les premières traboules apparaissent dans la ville au IVe siècle. Leur nombre augmentait à mesure que la ville grandissait et que le commerce (de textile notamment) s’y intensifiait. Pour les marchands d’étoffes, rien de plus pratique que d’emprunter des passages abrités pour transporter leurs précieuses marchandises, fabriquées dans les maisons des canuts, d’un point à un autre de la cité.
Si elles existent également dans d’autres villes proches du département du Rhône comme à Saint-Etienne, Chambéry ou Villefranche-sur-Saône, les plus célèbres sont bien à Lyon, où l’on en dénombre environ 500.
Alors, si après avoir longé la Saône vous êtes montés en haut de la colline de Fourvière, avez poursuivi votre chemin et grimpé les rues pentues de la Croix-Rousse avant de finir votre périple par les berges du Rhône, nul doute que vous ne rêvez que d’une chose : trouver le moyen le plus rapide pour aller vous sustentez dans un de ces bouchons lyonnais, y manger des quenelles et de la tarte aux pralines. Vous saurez désormais que le chemin le plus court et le plus charmant pour vous y rendre est sans nul doute celui qui vous fait passer par la traboule la plus proche, ce symbole de l’urbanisme lyonnais.
Inscription sur la porte d’entrée de la maison au 27 rue du Bœuf, Lyon – Crédit photo ©Chabe01 via Wikipédia