À Belgorod, à 580 km au sud de Moscou, les berges de la Vezelka se sont profondément transformées depuis quelques années. À proximité des grands ensembles bétonnés, dont les soviétiques avaient la recette, ce sont désormais de nouveaux quais flottants qui viennent flirter avec l’eau et ainsi proposer de nouveaux usages à ces espaces. Une véritable révolution lorsque l’on sait que les berges de la Vezelka sont polluées et inaccessibles depuis plus d’un siècle.

À l’initiative de cette transformation positive, la jeune et prestigieuse agence d’urbanisme Strelka KB, chargée en 2017 par les autorités russes du réaménagement de quarante villes dans tout le pays. Un projet pharamineux, désigné comme « le plus grand projet de rénovation urbaine de la Russie post-soviétique » avec comme objectif principal de transformer le visage de ces villes héritières d’un aménagement soviétique en des espaces urbains à la qualité de vie augmentée !

Pistes cyclables, aménagements paysagers, mobiliers urbains… Rien de très surprenant pour de nombreuses villes européennes. Et pourtant, il s’agit encore d’exceptions en Russie, avec des villes qui ont largement souffert de la chute de l’URSS et de la fermeture de nombreuses usines. L’objectif est donc clair : redynamiser et améliorer les conditions de vie dans des villes où le le mot aménagement a longtemps rimé avec celui de productivité et non du bien-être. Pour y arriver, le président russe Vladimir Poutine a créé un programme fédéral doté de 42,2 milliards de roubles (584 millions d’euros).

Une nouvelle vague d’aménagement qui vient replacer l’humain, ses activités et son confort au cœur des projets de requalification. Certains d’entre eux font même appel à l’expertise habitante et se construisent collectivement. Une nouvelle ère urbaine qui, dans un pays où les villes s’essoufflent, pourrait bien redynamiser les contextes urbains et leurs habitants.

Crédits photo de couverture ©️Laures Getty Images