En 2017, le nouveau maire de São Paulo, capitale économique du Brésil, a décidé de lutter contre le street art en ville, en se justifiant de vouloir une ville propre. Dès son arrivée, João Doria a donc imposé des amendes aux auteurs de graffitis. Pourtant c’est aujourd’hui le street art qui décore les quatre coins de la ville, au plus grand bonheur de la plupart des habitants.

La pandémie de Covid-19 a mobilisé les artistes de rue, qui souhaitaient redonner le sourire aux brésiliens en embellissant les abords des hôpitaux. Ce qui n’était censé représenter qu’une petite lueur d’espoir au yeux des habitants de São Paulo est aujourd’hui devenu une partie de l’identité de la ville.

Les œuvres se sont notamment multipliées dans la zone du viaduc Minhocão lorsqu’il est devenu piétonnier le mois dernier.  Elles font fureur sur les réseaux sociaux, de nombreux comptes Instagram comme Cooletivo partagent régulièrement les nouvelles couleurs de la ville.

Kleber Pagú, artiste activiste, s’est approprié ce mouvement et est devenu l’auteur de nombreuses œuvres d’art à São Paulo. C’est d’ailleurs lui et sa femme Fernanda Bueno qui ont proposé un projet de loi permettant de valoriser l’art urbain. L’idée est de faire de la ville une « galerie d’art à ciel ouvert » en sanctuarisant 30 lieux emblématiques du graffiti. 

Si le graffiti était une forme art auparavant condamnée, c’est aujourd’hui ce qui empêche beaucoup de brésiliens de broyer du noir en se promenant dans les rues de São Paulo. 

Crédit photo de couverture ©Thandy Yung via Unsplash