Dans la région du Basilicate, au sud de l’Italie (entre le talon et la pointe de la botte italienne), les villages se dépeuplent d’année en année. La région, déjà parmi les moins peuplées et denses d’Italie, est touchée par la pauvreté et l’exode rural. De nombreux habitants partent pour de plus grandes villes laissant parfois à l’abandon des bourgs qui deviennent fantômes.

Ces lieux sont souvent très anciens, et malgré une beauté architecturale médiévale conservée depuis des siècles comme à Guardia Perticara, on retrouve partout la même courbe démographique, qui d’années en années tombe vers un abandon quasi total. Une baisse de la population qui s’explique notamment par le manque évident de services devenus essentiels à la vie moderne mais également par une population vieillissante qui n’est pas remplacée, et enfin, à cause des catastrophes naturelles qui fragilisent des villages vétustes.

Le village fantĂ´me de Craco, utilisĂ© comme dĂ©cor pour le cinĂ©ma et la tĂ©lĂ©, reprĂ©sente-t-il le destin des petits villages italiens ? – CrĂ©dit photo ©Serena Repice Lentini via Unsplash

Pour rĂ©sister Ă  cette extinction progressive, le tourisme est une source de dynamisme adoptĂ©e par plusieurs villages. Certains s’appuient d’ailleurs sur des titres honorifiques. C’est le cas de Castelmezzano, lieu atypique coincĂ© entre les pics rocheux, qui arrive Ă  attirer des touristes grâce Ă  son classement comme l’un des plus beaux villages d’Italie. Le tourisme de terroir tournĂ© autour d’une gastronomie spĂ©cifique de la rĂ©gion pourrait Ă©galement permettre de maintenir un attrait pour la rĂ©gion. Mais le tourisme ne suffit pas Ă  soigner tous les maux de ces territoires ! Car si la rĂ©gion ne peut s’appuyer que sur cette activitĂ© largement saisonnière, elle restera parsemĂ©e de villages fantĂ´mes la majoritĂ© de l’annĂ©e.

Le tourisme peut donc bien être un moyen de survie pour ces villages, mais il ne permet pas de garantir un retour de la population, comme le précise le professeur d’urbanisme Giuseppe Las Casas, de l’université de la Basilicate à Potenza. La survie de ces villages dépend d’une vision à long terme, d’un renouvellement des services et notamment des transports publics entre villages pour permettre de gérer conjointement les besoins des habitants. Car si ces villages sont magnifiques à visiter pour les touristes, il serait encore plus agréable et authentique de les voir habités.

Photo de couverture : village de Castelmezzano – CrĂ©dit ©Paolo Santarsiero via Unsplash