Le projet de téléphérique urbain toulousain Teleo qui a émergé il y a 20 ans a connu de nombreux revirements politiques en raison de son coût. En effet, sa mise en place a demandé pas moins de 5,2 millions d’euros de l’Etat, ainsi que 6,6 millions d’euros de la région Occitanie, pour un coût total de 83 millions d’euros, selon la commission d’enquête.
De nombreuses manifestations ont également eu lieu, afin de dénoncer les nuisances entraînées par l’installation d’une telle infrastructure. En effet, les travaux puis les flux denses une fois le chantier achevé auraient, dans le tracé initial, mis à mal les conditions de travail des étudiants du lycée Bellevue, notamment en période d’examen. Aussi, cet aménagement impliquait l’amputation de terrains de foot et de rugby de ce lycée sportif. Finalement, la révision du tracé a pu permettre à tous les acteurs de s’entendre.
La maîtrise d’œuvre a été confiée à POMA, société spécialisée dans le transport par câbles, ainsi qu’à Bouygues Travaux Publics. Trois câbles, un transporteurs et un tracteur garantissent la sécurité des usagers tout en permettant de passer de vingt à cinq pylônes nécessaires, véritable prouesse technique.
L’objectif derrière la mise en place de ce téléphérique urbain : désengorger les sorties sud de la ville et relier les trois sites scientifiques et médicaux. Désormais, en 10 min de trajet, les utilisateurs pourront contourner les 40 minutes de bouchons sur la route. “Ce n’est pas un gadget et le voyage vaut le coup d’œil« , explique Jean-Luc Moudenc, Maire de Toulouse. Les 8 000 passagers par jour ne suffiront pas à fluidifier entièrement le trafic routier, néanmoins, c’est une première initiative vers des modes de transport transversaux. En effet, les infrastructures de transport toulousaines sont construites en étoile et convergent vers le centre, ce qui contribue à l’enclavement des quartiers en périphérie.
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