Face à l’inflation et à la crise climatique, la coalition en place en Allemagne a décidé de permettre aux usagers de souscrire à un abonnement de 9€ par mois avec lequel ils pourront utiliser la plupart des trains régionaux, bus et métros. En effet, les tensions avec la Russie ont fortement fait augmenter le prix des carburants, entraînant une baisse du pouvoir d’achat pour la population des pays européens. La dépendance à la voiture amplifie les inégalités et la solution de rendre plus accessible le train, moins polluant, s’est imposée dans les débats. 

Cette opération connaît un véritable succès ; la Deutsche Bahn (trains régionaux) a vendu 50 000 billets et la Berliner Verkehrsbetriebe (métros berlinois) près de 130 000 en deux jours. Néanmoins, les coûts du projet s’élèvent à 2,5 milliards d’euros pour l’Allemagne, et certains pointent du doigts le coût à terme d’un tel investissement. Aussi, les fortes affluences à prévoir en période estivale sont également soulignées. 

Une telle proposition s’ancre dans un contexte européen de réelle volonté de mettre en place une mobilité durable et intelligente sur le territoire. Dès 2010, la stratégie “Transport 2050” a vu le jour, suivie en 2020 par un nouveau plan appelé “Stratégie pour une mobilité durable et résiliente”. Son objectif final est de permettre une transition écologique et numérique du réseau de transport ferroviaire, à partir de 3 échéances. Premièrement, doubler le trafic ferroviaire en Europe, d’ici 2030. Aussi, décarboner les airs : d’ici 2035, arrêter l’usage des avions kérosènes au profit d’appareils utilisant l’hydrogène. Enfin, d’ici 2050, le réseau trans-européen devrait être opérationnel, et l’usage d’automobiles neufs sans émissions généralisée. 

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