Dans le cadre de la transition écologique, le gouvernement avait annoncé dans un rapport remis l’été dernier son intention de relancer les trains de nuit. À la fin du mois de janvier 2021, Jean-Baptiste Djebbari, le secrétaire d’État au Transport, a confirmé que le dossier était sur la table. Son souhait est même de doter le réseau de nuit d’une « dizaine de lignes » d’ici à 2030.
Il faut dire que le moment semble propice pour relancer cette offre disparue. En effet, les trains de nuit présentent des avantages multiples. Ils ont d’abord un rôle à jouer dans la transition écologique, le transport ferroviaire étant une solution privilégiant une approche bas carbone, avec une moindre consommation d’énergie fossile et peu d’émission de CO2. Leur généralisation permettrait de substituer les courts trajets par avion. En effet, le voyage de nuit sur les longs trajets réduit la perte de temps, souvent un des premiers enjeux évoqués pour un choix de l’avion. Le train de nuit rend possible l’économie d’une journée de transport, avec un trajet effectué de nuit.
Cependant, leur remise en service pose aussi plusieurs difficultés. Les raisons invoquées pour laisser tomber ces lignes était le manque de rentabilité. En effet, ces lignes nécessitent des subventions publiques conséquentes. Cependant, un niveau de subventions équivalent est accordé aux aéroports déficitaires. Autre argument, la remise en service du réseau de nuit impliquerait une rénovation massive du matériel roulant existant. Enfin, le développement des trains de nuit pose une problématique logistique pour les travaux de maintenance, que la SNCF réalise le plus souvent de nuit.
Des avantages et des contraintes qui suscitent le débat. Néanmoins, des collectifs engagés défendent le dossier dans les territoires. Dans le Massif central, mobilisés, les Collectifs des usagers des transports du Haut-Allier, le Comité de défense des services publics et des usagers dans les Hautes Cévennes, le Collectif citoyen de défense de la gare de Villefort et l’association des usagers de la SNCF du Gard et des départements limitrophes dénoncent ensemble l’absence de projet de train de nuit dans le plan de l’État.
Depuis 2015, le collectif « oui au train » bataille pour restaurer un véritable réseau de trains de nuit en Europe et en France. En 2018, il avait lancé une pétition pour faire pression sur les décideurs, qui a récolté plus de 200 000 signatures à ce jour.
Alors qu’il y a une dizaine d’années, le train de nuit desservait presque toutes les régions françaises, il n’existe aujourd’hui plus que deux lignes nocturnes intérieures en France : Paris / Briançon et Paris-Rodez / Latour-de-Carol. Cette année, on devrait retrouver le Paris-Nice en avril et le Paris-Tarbes en décembre. Deux lignes européennes seront lancées dans les prochaines années au départ de Paris. De nouvelles opportunités pour ces villes et leurs visiteurs qui pourraient bien mettre sur les rails des dynamiques urbaines inattendues !