Depuis la mort tragique de George Floyd à Minneapolis, les États-Unis connaissent une vague de manifestations pour dénoncer les cas de violences policières et le racisme que subit la communauté afro-américaine. Ainsi, de nombreuses initiatives de soutien s’emparent de l’espace public de nombreuses villes. Alors que le mouvement prend une ampleur nationale, Washington n’y échappe pas. Ville du discours historique “I have a dream” de Martin Luther King, tenu en 1963 devant le Lincoln Memorial, des rassemblements ont pris place à proximité de la Maison Blanche.
Mais en réaction aux mobilisations, le président Donald Trump avait ordonné le maintien de l’ordre en déployant des milliers de soldats de la Garde nationale, force de l’armée américaine habituellement mobilisée en cas de catastrophe naturelle ou d’émeutes.
Contre cette mesure, Muriel Bowser, la maire de Washington, a demandé le retrait des troupes armées de la capitale. En guise de soutien à la protestation des habitants, la maire démocrate a autorisé un collectif d’artistes à peindre le slogan “Black Lives Matter” (Les vies noires comptent). Tel un pied de nez à Donald Trump, ce sont donc d’immenses lettres jaunes qui ont été peintes le 5 Juin 2020 sur l’une des artères donnant directement vers la Maison Blanche.
Gigantesque, prenant tout l’espace de la chaussée, l’œuvre est même visible par satellite. L’autorisation d’une telle fresque vient appuyer son désaccord face aux méthodes de Donald Trump et envoyer un message fort au monde entier en ces temps troublés.
Quant aux artistes, leur démarche est celle de réinvestir la rue comme moyen d’expression. Leur ambition est même d’en faire une œuvre permanente qui pourra être restaurée au fil du temps. Une envie d’inscrire ce projet dans la durée concrétisée récemment par l’officialisation de la nouvelle nomination de la 16e rue, qui devient la « Black Lives Matter Plaza« .
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