L’objectif de la politique des villes nouvelles

La politique des villes nouvelles a été lancée dans les années 60 dans un double objectif de modernisation urbaine. Il s’agissait d’une part de corriger la politique des grands ensembles de banlieue menées depuis 1950, et d’autre part, de maîtriser l’étalement urbain des départements de la Seine, Seine-et-Marne et Seine-et-Oise, jusqu’à présent incontrôlée notamment avec l’explosion démographique et la concentration des populations dans les grandes agglomérations.

Au cours de cette période, il y a eu une réelle prise de conscience des acteurs de la fabrique urbaine et des habitants sur les conséquences écologiques et sociales causées par cette urbanisation massive. “La banlieue s’étend en tâche d’huile, les embouteillages allongent les trajets, la pollution empoisonne l’atmosphèreQuant aux logements, ils s’empilent pour former des murs de béton et de lucarnesUne seule solution, il faut bâtir des villes nouvelles.

La politique des villes nouvelles accorde de ce fait une place importante aux vastes espaces verts dans toutes les opérations d’aménagement lancées. “Au sein des villes nouvelles, la nature viendrait structurer l’espace urbain; paradoxalement, c’est la nature qui ferait la ville” souligne Caroline de Saint Pierre, ethnologue. La végétation abondante, les bois, les parcs, les “coulées vertes”, les chemins piétonniers, ont pour rôle d’unifier la ville et de contribuer fortement l’identification de ces territoires en la différenciant, à la fois “de la capitale “où l’on ne respire pas”, et des cités bétonnées.”

Ces caractéristiques d’une ville oxygénée, verdoyante, fleurie, prennent donc une place centrale dans la politique des villes nouvelles, dans un contexte social où les préoccupations concernant la pollution des villes sont de plus en plus partagées.

En ce sens, l’objectif est également de désengorger la capitale tout en évitant la création de nouvelles cités dortoirs. Il s’agit pour cela de concevoir des espaces qui bénéficient de tous les services et équipements nécessaires du quotidien, tels que des écoles, universités, centres commerciaux, établissements de santé, bureaux, centre de loisirs, équipements sportifs…. afin de bâtir des territoires fonctionnels et autonomes, indépendants des centres-villes, où les habitants peuvent à la fois résider, travailler et se divertir.

Les villes nouvelles vont alors être édifiées en prenant le contre-pied de ce qui a été fait avec les grands ensembles. Les urbanistes et architectes vont chercher à construire des équipements centraux avant même l’arrivée des habitants, à diversifier les formes d’habitat, à concevoir des quartiers structurés autour de l’école, à inciter des entreprises à s’implanter… Tout cela en créant des liaisons, de l’agglomération nouvelle à la ville centre, par le développement de transports en communs, afin d’éviter l’enclavement de ces territoires.

L’idée est de créer une ville de toutes pièces, de développer une nouvelle vie sociale et un nouveau paysage. Aujourd’hui encore, ces villes nouvelles et particulièrement Cergy, sont produites socialement et symboliquement comme des espaces urbains d’innovation qui se démarquent à la fois de Paris et des banlieues.

L’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC) par Renaud d'Avout d'Auerstaedt © Wikipédia

L’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC) par
Renaud d’Avout d’Auerstaedt © Wikipédia

Histoire de la ville nouvelle de Cergy

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