Pas si sûr si on en regarde la définition de la frugalité d’un peu plus près. D’après Jean Haentjens, la ville frugale, c’est d’abord une ville qui consomme moins tout en restant vivable et agréable. En d’autres termes, la sobriété énergétique ne rime pas forcément avec la douleur.



Pourtant, augmenter le prix du carburant pour tout le monde n’est pas exempt de sacrifices. Certains ménages n’ayant pas accès à une offre de mobilité multiple et n’ayant pas les moyens financiers suffisants, se voient avec cette augmentation des prix en difficulté. Dans la plupart des cas, les habitants les plus modestes vivent en périphérie, et habitent loin de leur lieu de travail. N’ayant pas les moyens de loger proche de leur lieu de travail, ils n’ont pas toujours des transports en commun à proximité, suffisamment fréquents ou encore efficaces. Taxer le carburant sans aucune autres mesures apparaît donc comme être une réponse partielle et punitive à l’encontre de certains citoyens.



A côté de cela, d’autres opinions considèrent que, le prix élevé de l’essence redirige, à long terme, les choix de consommation des ménages et que les constructeurs se calquent aussi sur leurs demandes d’avoir un véhicule performant qui a besoin de moins de carburant pour fonctionner. Même si ce constat est bien réel, à court terme ces mesures constituent bien un choc pour les usagers captifs de la voiture qui subiront ces nouvelles charges de plein fouet. Certes, il faut réduire rapidement les émissions de gazs à effet de serre et limiter le changement climatique accéléré, mais pourquoi ne pas concilier économie d’énergie et transition douce?



Logiquement, dans le cadre d’une transition énergétique inévitable, il faudrait prendre l’ensemble des aspects pour une logique transversale, comme le besoin de se loger à un coût abordable et donc de se rapprocher des centres urbains, et/ou de proposer des alternatives de mobilités qui faciliteraient le report de l’automobile vers des mobilités moins consommatrices comme les transports en commun et les mobilités douces. À l’instar des mesures punitives, des mesures incitatives pourraient être plus efficaces pour accompagner l’ensemble des citoyens à se diriger vers une société moins dépendante du pétrole, tout en facilitant leur vie quotidienne. À la place, les transports collectifs rament, le vélo électrique perd son aide financière à l’achat et les véhicules les plus polluants seront interdits d’ici 2019.





Une onde d’espoir se dessine suite à la réunion à Matignon qui a eu lieu ce lundi. D’après un article de l’Express, des mesures d’accompagnement de la hausse des prix devraient être officialisées d’ici mercredi. Reste à savoir quelles seront les mesures et comment celles-ci bénéficieront aux villes et à ses habitants.