La situation est critique pour notre planète, et le peu de soutien de la part du gouvernement et des parlementaires français pour Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique et solidaire, dans l’application d’une politique plus écologiste l’a poussé, un peu plus d’un an après son arrivée (le 17 mai 2017) à annoncer sa démission. Estimant que le travail accompli n’est pas à la hauteur sur les enjeux écologiques (notamment sur les sujets des pesticides et de protection de la biodiversité), le ministre souhaite envoyer un message fort sur l’urgence de la situation et l’inaction politique actuelle.






Sur les thématiques qui concernent la ville comme la mobilité, l’aménagement, le logement, quel bilan peut-on tirer pour l’avenir de nos villes des 15 mois passés par Nicolas Hulot à la tête du Ministère la transition écologique et solidaire ?



Si l’arrêt du projet de Notre-Dame-des-Landes fut un fait politique marquant, pas sur qu’il soit marqué du sceau de Nicolas Hulot. L’aéroport était en discussion depuis près de 60 ans pour l’agglomération nantaise et il avait été relancé maintes fois par le passé pour finalement être abandonné en janvier 2018. Le ministre de l’écologie était un opposant de longue date au projet certes, mais la décision ne porte pas particulièrement sur l’écologie, qui était pourtant un sujet central de la lutte entre partisans et opposants, ce que déplore le maire de la commune. En effet, selon lui il s’agirait plutôt d’une décision politique lié à éviter l’enlisement du conflit avec les zadistes.



Cette décision aura toutefois un impact fort sur le développement et l’aménagement de l’Ouest français dont plusieurs directions seront émises dans les mois à venir pour trouver des solutions à l’augmentation du trafic aérien due à l’attrait croissant des régions de l’Ouest ou la nuisance sonore de l’aéroport Nantes-Atlantique. L’aéroport nantais va sûrement connaître un réaménagement, d’ailleurs une liaison en tramway avec le centre-ville est en discussion. D’autre part, Rennes pourrait bénéficier d’un projet d’agrandissement de son aéroport et des connexions plus fortes par train entre villes de l’Ouest pourraient aussi émerger.



Autre décision marquante pour les villes, la fin de la subvention de 200 euros pour l’achat d’un vélo électrique dans le cadre des économies de la loi finance. La subvention qui devait être totalement supprimée fut après quelques protestations destinée uniquement aux ménages non imposables. Le but était de faire des économies, mais cette décision a été critiquée à la fois car elle enraye le développement le secteur en pleine expansion du vélo électrique et à cause de l’absence de répartition des économies réalisées sur d’autres sujets autour du vélo comme les pistes cyclables.



L’offre de vélos en libre-service dans les villes était estimée suffisante pour permettre aux habitants des grandes agglomérations de se déplacer à vélo. Cependant, la possibilité d’acquérir facilement un vélo électrique personnel est un moyen de fournir une alternative écologique pour les déplacements quotidiens. De plus, les problèmes que peuvent rencontrer les vélos en libre-service, comme on a pu le voir avec le Vélib’ ou les vélos flottants, prouvent qu’il n’est pas inintéressant de posséder un vélo personnel même dans les grandes villes, enfin c’est oublier de nombreuses villes plus petites qui ne disposent pas de services de vélos. Cependant, d’autres aides sont mises en place à l’échelle locale, de nombreuses communes offrent une subvention pour l’achat d’un vélo électrique.



Lors de la présentation en juin 2017 du Plan Climat, un ensemble d’objectifs a été annoncé dont deux indissociables à la transformation des villes : fin de la vente des véhicules diesel et essence en 2040, projetant le marché automobile vers l’électrique ou l’hydrogène. Une ambition qui n’est pas particulièrement forte si l’on compare à d’autres pays européens dont la date est avancée de dix ans comme aux Pays-Bas, en Norvège ou même en Allemagne. Mais, celle-ci est aussi soutenu par d’autres promesses comme la volonté d’atteindre la neutralité carbone pour 2050. Ces objectifs ne pourront être réalisé qu’avec la transition des grandes agglomérations vers la neutralité carbone, dont la plus grande, Paris, ambitionne d’atteindre elle aussi la neutralité pour 2050, ce qui reste cependant insuffisant pour limiter la hausse des températures…



Enfin sur le logement, au cœur de nombreux projets du gouvernement, la loi ELAN est en tête. Le ministre de l’écologie a présenté un plan de rénovation énergétique des bâtiments en avril dernier. Différents axes sont contenus dans ce plan, comme l’aide à la rénovation pour les particuliers, une meilleure fiabilité des labels RGE et du diagnostic DPE, la rénovation des infrastructures publiques.



Mais avec l’annonce de sa démission, le projet de bonus-malus pour les propriétaires dans la rénovation de leur logement qui était déjà peu soutenu semble en voie d’être enterré. Le ministre a aussi regretté lors de l’annonce de sa démission, la baisse de moitié des aides pour la rénovation des logements alors que le président Emmanuel Macron annonçait dans son programme la rénovation de 500 000 logements par an.



Si l’on se concentre sur l’impact des décisions pour les villes, le bilan est mitigé, des objectifs ont été fixés mais essentiellement pour dates lointaines alors que l’urgence écologique demande une réaction dans le présent. Pour la mobilité, la transition vers les véhicules moins polluants est favorisée. Malgré la baisse de l’aide nationale pour les vélos électriques, son maintien localement devrait permettre un équilibre. Tandis que pour la rénovation des logements, le plan est lancé mais avec des aides limitées. Reste que sur par rapport à l’ensemble des sujets sur lesquels la ministre de l’écologie travaillait, la ville n’est pas la plus perdante, notamment par rapport à l’agriculture et la protection de l’environnement qui ont énormément de retard.



De nombreuses autres mesures ont fait l’objet du bilan de Nicolas Hulot, retrouvez une analyse complète sur Le Monde.