Le collectif Lalla Fatma N’Soumer

Ce collectif s’est constitué autour d’un groupe de résistants pour l’égalité de manière globale (féminisme, lutte contre le racisme, et pour les solidarités) et a pour objectif d’identifier les rues dont les noms sont des personnages problématiques dans l’espace public et dans la mémoire commune. L’idée n’est pas de les effacer de l’histoire ces personnages, parce qu’ils en font parti, mais qui n’ont pas leur place dans nos rues, dans une mémoire qui vient normalement incarner l’identité et le positionnement politique d’une ville.

Ils cherchent donc à les identifier et à proposer des figures alternatives qui ont cette dimension émancipatrice. Car il existe, dans l’esclavage et dans la colonisation,des femmes et des hommes qui ont dit non et qui ont résisté, des algériens, des anciens esclaves, qui portent des valeurs universelles et qui ont le mérite d’être dans l’espace public. 

Leur objectif est également de mobiliser les militants autour des actions de collage qui servent à sensibiliser, dans les médias et sur les réseaux sociaux, les élus locaux dans le but de les interpeller. 

Lalla Fatma N’SOUMER

©NM pour le collectif Lalla Fatma N’SOUMER

Voici leur communiqué de presse sur leur action du 5 juillet : 


Collectif Lalla FATMA N’SOUMER

Communiqué de Presse

Action du 5 juillet 2020 – Renommer l’Avenue Bugeaud

Paris XVIe, le 5/07/20

Le 5 juillet 1830, l’armée française faisait la conquête d’Alger et inaugurait 132 ans de colonisation de l’Algérie par la France. Dans la nuit du 5 au 6 juillet 2020, un groupe de militant.es contre le racisme et pour l’égalité réuni.es dans le Collectif Lalla Fatma N’SOUMER a débaptisé l’avenue BUGEAUD, Paris 16e. Sous chaque plaque mentionnant le nom du général ayant fait la conquête de l’Algérie, les militant.es ont collé des plaques alternatives pour renommer l’avenue du nom de Lalla Fatma N’SOUMER, résistante Kabyle à la colonisation. Le collectif a également affiché plusieurs portraits de cette figure historique accompagnés d’un texte présentant les deux personnages et expliquant la démarche.

Notre espace urbain porte encore la trace de figures historiques associées à l’esclavage, la colonisation ou des crimes contre l’humanité. S’il fut un temps où ces personnages étaient associés à la grandeur du pays, il est aujourd’hui important de porter un regard critique sur les expériences historiques auxquelles ils ont participé, faites de racisme, de violences et d’exploitation. Le maréchal BUGEAUD a sa place dans les livres d’histoire mais pas sur les murs de nos villes. C’est aux figures ayant lutté pour la liberté, l’égalité, la solidarité et l’émancipation de toutes et tous que doivent aller nos honneurs. Leurs combats nous inspirent. 

Nous appelons les pouvoirs publics à accompagner la société dans ce travail critique sur le passé via des politiques éducatives et culturelles pour sensibiliser sur l’histoire de l’esclavage, de la colonisation, des immigrations et de leurs conséquences sur le présent.  Si ces histoires sont faites de violences, elles regorgent aussi de femmes et d’hommes qui ont su dire Non. La mise en valeurs de ces figures émancipatrices dans nos rues et notre mémoire nationale fait partie de ce processus. Mais cela n’est pas tout. Ce travail mémoriel doit s’accompagner de politiques volontaristes et financées de lutte contre le racisme, l’antisémitisme, le sexisme et les discriminations qui perdurent encore dans le France d’aujourd’hui. 

Collectif Lalla Fatma N’Soumer


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