Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal sont architectes, ils ont réalisé de nombreux projets différents, dont certains concernent la réhabilitation de logements. En donnant une nouvelle jeunesse à des tours et des barres, ils proposent donc de conserver et réhabiliter plutôt que détruire. France Inter a dédié une chronique dans l’Été Archi a une de leur réalisation.
Ils ont notamment conçu des extensions sur de grandes structures, se servant des éléments préexistants pour économiser et recycler du bâti trop souvent détruit. Une pensée qui peut rappeler celle du remodelage des immeubles par l’architecte Roland Castro.
Trois projets illustrent cette démarche. D’abord celui d’une rénovation d’une barre de 530 logements à Bordeaux, puis celui d’une tour à Saint-Nazaire où les façades ont été prolongées pour offrir des jardins d’hiver et des balcons supplémentaires à chaque logement.
Enfin, le projet de Bois-le-Prêtre près de la porte de Saint-Ouen réalisé avec Frédéric Druot devenu emblématique d’une rénovation de logements sociaux, passant d’une tour vieillissante en une immeuble moderne récompensé par l’équerre d’argent en 2011.
Ainsi, leur méthode consiste à augmenter le bâtiment existant en y ajoutant un structure supplémentaire par dessus, offrant une plus grande superficie aux logements. Ce qui offre aussi un visage plus moderne à des logements vieillissants.
La tour de Bois-le-Prêtre à Paris, faire renaître plutôt que démolir
Les deux professionnels sont conscients des problèmes de logements, du besoin de fournir des habitations de qualité en nombre. C’est pourquoi ils proposent ce genre de projets, qui améliorent la vie des habitants actuels, sans pour autant les forcer à l’expropriation puisqu’ils peuvent rester dans l’immeuble pendant la rénovation. Une dimension humaine importante dans ces quartiers où les travaux d’amélioration impliquent souvent un relogement d’une grande partie des habitants.
Un exemple de logements sociaux remarquables, qui pourrait être une réponse à l’éviction des logements insalubres de plus en plus nombreux, qui peuvent être particulièrement dangereux. Cependant, ce type de projet pourrait être menacé par la loi ELAN qui risque de réduire l’implication des architectes dans les projets de logements sociaux.
