L’idée part d’une belle intention, mais les architectes dénoncent le revers de la médaille. Cette situation a en effet déjà été connue en France dans les années 1960-70 et a mené à la construction de cités entières et de quartiers dont on connaît aujourd’hui les résultats. En construisant rapidement et massivement, le danger est en effet de perdre grandement en qualité architecturale et en cadre de vie pour les citadins.

Par ailleurs, cette loi entraîne avec elle la suppression de nombreuses facettes du travail d’architecte en matière de logements sociaux. Ces types de logements représentent en effet sous les crayons des concepteurs une véritable source d’expérimentations pour leurs travaux architecturaux en vertu des besoins des français. Or, la suppression des concours n’aura pour effets qu’une perte significative et inévitable de la qualité des constructions.

Pire encore, la contractualisation apparue dans la « loi relative à la maîtrise d’ouvrage » de 1985 entre bailleurs sociaux, maîtrise d’ouvrage publique et architectes disparaît à cause de la loi ELAN. Cela signifie que les bailleurs sociaux pourront ne pas permettre aux architectes de suivre leurs chantiers et par conséquent, de ne pas pouvoir suivre l’avancement des travaux et la qualité des méthodes ou matériaux utilisés dans la construction.

Entendue sur France Inter au micro d’Hélène Roussel, la présidente de l’Ordre des Architectes d’Île-de-France Christine Leconte ajoute que « la qualité du bâti n’est pas une demande supplémentaire de la part des français, mais bien un besoin pour la qualité de vie et la qualité de la vie en société ».

Reste à voir si cette nouvelle loi, la loi ELAN, prendra assez de recul pour franchir l’écueil qui se profile. Le rapport Borloo n’est-il pas une raison suffisante ?

Pour retrouver la pétition lancée par les architectes à ce sujet, suivez ce lien !