Loin d’être choisie de manière anodine, la date de la journée internationale de lutte contre les lgbtphobies, célébrée le 17 mai, commémore la décision de l’OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé) le 17 mai 1990 de ne plus considérer l’homosexualité comme une maladie mentale. Une date symbolique qui a été lancée pour la première fois à l’échelle internationale en 2005, notamment grâce aux efforts de Louis-Georges Tin, un professeur et activiste français. Aujourd’hui célébrée dans plus de soixante pays à travers le monde, elle promeut des actions de sensibilisation et de prévention pour lutter contre toutes les discriminations LGBTQI+.
Depuis ces dernières années, en France, comme partout dans le monde, les agressions à l’encontre des personnes LGBTQI + ont explosé. L’observatoire des inégalités évoque une augmentation de près de 50% par rapport à 2016. D’après des sondages effectués auprès de la population, seules 20% des victimes de telles agressions portent plainte. Tout ce qui n’est pas déclaré se jouerait le plus souvent dans la sphère intime avec les amis ou même la famille.
Cette journée est donc l’occasion pour les municipalités de soutenir les victimes des agressions lgbtphobes en contribuant à la représentation de la communauté dans l’espace public. Laval, à ce titre, a dessiné des bandeaux multicolores sur trois de ses principaux passages piétons, montrant “fièrement” sa position dans ce combat pour l’inclusion et contre les discriminations. Une initiative qui n’a réussi à rester intacte seulement quelques jours, après que certains aient vandalisé les bandeaux en les recouvrant de peinture blanche. Un acte qui légitime (malheureusement) cette journée internationale…
Brest a également emboîté le pas en recouvrant les façades latérales de son Hôtel de ville de grandes bâches aux couleurs du drapeau LGBTQI+ jusqu’au 25 mai. Une façon d’affirmer “avec force que la haine de l’autre n’a pas le droit de cité dans notre ville” appuie Karine Coz Elleouet, première adjointe au maire de Brest. La municipalité de Nice, pour suivre la dynamique, a également orné ses principaux bâtiments emblématiques des couleurs symboliques de la communauté LGBTQ+ : la Tour Bellanda, le Palais de Justice, le Parc Phoenix et la Tête Carrée. Des initiatives qui donnent un avant goût du mois de juin, mois des fiertés instauré depuis 1970 à la suite des émeutes de Stonewall.
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