L’exploration urbaine, souvent condensée “urbex”, est une pratique de loisir qui consiste à explorer des lieux urbains interdits, abandonnés ou marginalisés, de manière illégale ou du moins non autorisée. Cette pratique en vogue a plusieurs objectifs pour ses pratiquants, amateurs de découvertes et de parcours. L’urbex c’est à la fois explorer et photographier, mais aussi rencontrer d’autres urbexeurs, s’affranchir de certaines règles et cultiver des rencontres en petits comités dans des lieux inédits et fascinants.
Pour Nicolas Offenstadt, historien et auteur du livre Urbex RDA, l’Allemagne de l’Est racontée par ses lieux abandonnés, l’urbex tend aussi à devenir une méthode scientifique d’analyse de la ville et une approche pour penser la construction de la ville. Pour écrire son dernier ouvrage, il a d’ailleurs lui-même pénétré plus de 230 lieux fermés et délaissés de l’ancienne RDA afin de raconter à travers des clichés, l’histoire chahutée de cet Etat.
On trouve de nombreux lieux désinvestis et interdits partout en Europe, héritages poignants de l’histoire de nos villes et de leur état palimpseste. Les urbexeurs ont la possibilité d’exhumer le quotidien enfoui des générations qui les ont précédés, une source d’inspiration riche, que beaucoup aimeraient retrouver dans le réaménagement des friches. Aussi, l’urbex émerge comme une méthode d’analyse sensible de la ville, qui comme l’arpentage avec elle, peut devenir un mode de diagnostic à part entière.
Photo de couverture Echo Grid/Unsplash