Durant le confinement de mars 2020, les images des canaux limpides de Venise avaient fait le tour du monde et relancé le débat sur le tourisme de masse au sein de la Reine de l’Adriatique. La pandémie avait fait advenir ce que l’UNESCO demandait déjà en 2016 dans le cadre d’un plan de développement touristique durable : l’interdiction des bateaux de croisière dans la ville.
Ces paquebots, qui transportent 1.5 millions de touristes à Venise chaque année et produisent 3% du PIB local, créent des vagues qui fragilisent les pilotis qui maintiennent des palais comme des maisons. Pire encore, ils peuvent être à l’origine d’accidents comme en juin 2019, lorsque l’un d’entre eux a heurté un petit bateau de touriste sur les quais de Venise, évitant de justesse la promenade située quelques mètres plus loin. Une manifestation avait été organisée par des habitants et des associations écologistes, sous des bannières “No Grandi Navi” (Pas de gros bateaux).
Le gouvernement italien a finalement décidé d’écouter les différentes associations écologistes luttant contre le tourisme de masse, en interdisant le passage de ces gigantesques bateaux sur la lagune du centre historique. En attendant la mise en place de routes alternatives, ces derniers devront accoster dans le port industriel, à l’écart du cœur de la cité des Doges. Le gouvernement a également lancé un appel à contributions pour créer un port touristique hors de la lagune, demandant un investissement de 41 millions d’euros.
Une très bonne nouvelle pour les Vénitiens, mais également un symbole fort et la preuve qu’il est possible de développer un tourisme responsable et durable. Sommes-nous en train de nous diriger vers le “ monde d’après” ?
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