Les périphéries commerciales, un modèle périmé ?

Les années 1970 signent la démocratisation d’un double phénomène : le premier, sociétal, du développement des grandes firmes d’alimentation, de bricolage, de vêtements… lié à une volonté commune d’équiper l’ensemble des ménages, et ce, à des prix accessibles. La deuxième, cette fois-ci dans une logique urbanistique de zoning, signe l’apparition de morceaux de ville dédiés à la consommation. Peu à peu, les logiques commerciales ont largement évolué, transformant peu à peu le modèle de la petite supérette de quartier en retail parks (parcs d’activités commerciales à ciel ouvert). Consommateurs importants de foncier, ces espaces ont été installés en périphérie de ville, favorisant alors l’utilisation de la voiture pour s’y rendre.

En 2020, le Conseil national des centres commerciaux comptabilise sur le territoire 600 retail parks, représentant 7,5 millions de m² de surface construite dédiés à l’implantation de firmes commerciales. Des chiffres importants à contraster avec ceux donnés par JLL, conseil en immobilier d’entreprise et commercial, qui en 2021 révèle que les rétail parks sont touchés par 8 à 10 % de vacance immobilière.

Le retail park ne semble donc plus séduire comme avant les firmes et les consommateurs, mais pourquoi ?

Tout d’abord parce qu’il ne répond plus aux mobilités actuelles. Les retail parks se révèlent souvent inaccessibles aux personnes sans voiture. Loin des transports en commun, ils obligent quiconque qui souhaite s’y rendre à prendre son propre moyen de transport. Deuxièmement, c’est un espace qui ne correspond plus vraiment aux images que les marques souhaitent porter : d’un point de vue esthétique, ce qu’on appelle souvent « boîtes à chaussures” sont aujourd’hui décriés pour leur manque de qualité architecturale. Elles proposent un paysage pauvre, qui souvent en entrée de ville, est à questionner. Ces espaces représentent également un réel problème environnemental : dépendance à la voiture, forte bétonisation des sols, monofonctionnalité, autant d’éléments qui ne sont aujourd’hui plus acceptables. Enfin, la consommation en elle-même a également évolué : la tendance à une consommation plus qualitative et locale, loin du symbole obsolète du retail park.

© Jean-louis Zimmermann sur Flickr / grandes surfaces périphérie

© Jean-louis Zimmermann sur Flickr

Conscient que ces espaces souffrent aujourd’hui, le Réseau Commerce, ville & territoire, créé en 2017, a souhaité lancer un appel à projets “Repenser la périphérie commerciale” afin de rapprocher les acteurs de l’aménagement et ceux du commerce. Ce sont 6 territoires qui ont été retenus à travers la France, portés par la Métropole Aix Marseille Provence, Limoges Métropole, la ville de Montigny-lès-Cormeilles, la ville de Saint-Pierre, la communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines et la communauté de communes Thiers Dore et Montagne. Et après quelques années de travail, des premières solutions sont apparues.

______1. Pour une plus grande mixité programmatique

Pour découvrir les différentes solutions imaginées, c’est par ICI !