Rénovation et pacification des espaces publics, création de parcs urbains et nouvelle organisation de la mobilité en ville, les grands travaux entrepris ont métamorphosé la capitale colombienne. Aujourd’hui, peut-on dire que Bogotá est le reflet d’un nouvel élan urbanistique et écologique des villes latino-américaines ?
Le passé historique de la ville : de la contrainte à l’opportunité pour un renouveau urbain
L’actuelle configuration urbaine de la capitale colombienne n’a pas toujours été la même. Elle a en réalité considérablement muté depuis deux décennies. Découverte pendant l’expédition du conquistador Gonzalo Jiménez de Quesada en 1538, et élevée au rang de ville par Charles Quint en 1540, la cité fut d’abord baptisée Santa Fe de Bogotá. Après l’indépendance définitive du territoire en 1819, Bogotá devient la capitale de la Grande-Colombie en 1821 mais son véritable essor ne se produisit qu’à partir des années 1940, avec l’industrialisation de la ville et l’exode rural.
La révolution que vit Bogotá peut se résumer en une formule : la ville était une jungle, elle est devenue un jardin!
résument les journalistes Catherine Graciet et Nicolas Ancellin dans un article pour le magazine Géo. En effet, avant de devenir une des villes exemplaires d’Amérique Latine en termes d’organisation spatiale, de mobilité durable et de résilience, Bogotá concentrait de nombreux défis à relever.
Dans un premier temps, des enjeux urbains, démographiques et morphologiques ont participé à contraindre le développement durable de la ville. Bogotá est localisée à 2 640 mètres d’altitude sur un haut plateau de la Cordillère Orientale des montagnes du Nord des Andes et sa population ne cesse de croître pour atteindre près de 8 millions d’habitants de nos jours. Densément urbanisée, exposée aux risques de catastrophes naturelles et très fortement polluée jusque dans les années 1990 (période pendant laquelle Bogotá faisait concurrence à Mexico en termes de pollution atmosphérique) la ville est alors loin d’incarner un exemple de durabilité.
Paysage de Bogotá ©️ Bergslay via Pixabay
À cela s’ajoutent les nombreuses et douloureuses périodes de guerres civiles, dont la guerre des Mille Jours, puis depuis les années 1960 le plus récent conflit armé colombien mobilisant notamment les FARC, qui ont participé à développer une insécurité et un taux de criminalité considérables au cœur de la ville.
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