5 Juillet. Réveil matin, 5h30. Je me lave, sèche soigneusement mes cheveux bouclés et enfile un tailleur noir. Un coup d’œil rapide dans le miroir avant de partir : je semble plutôt professionnelle, c’est inédit ! Cela aura duré exactement 4 minutes, le temps de sortir de mon immeuble de 25 étages.

 

 

En effet, à peine posé un pied dehors, la chaleur matinale et très, très humide, pesant sur les îles de Hong Kong, se fait un plaisir de me ramener à ma condition d’occidentale paumée.

En une fraction de secondes,

-mes cheveux, si minutieusement domptés, adoptent le style afro

-mon visage, frais et pimpant, devient brillant et moite

-la réceptionniste consciencieuse laisse place à l’étudiante râleuse, difficilement dissimulable.

 

 

L’hôtel dans lequel je travaille, une tour vitrée de 30 étages, se trouve sur l’île de Hong Kong, centre politique et économique à l’image internationale.

<<< Attention, minute frime d’une fausse bilingue >>> Je passe le plus clair de mes « working days » dans le restaurant du 30e étage, à informer (bavarder avec) les clients, tout en m’émerveillant (rêvassant) devant la vue imprenable de la « skyline » hongkongaise.

Mon logement, lui, se situe sur l’île de Kowloon, plus chinoise qu’internationale. D’innombrables panneaux publicitaires cantonais encombrent les rues bondées. C’est le dépaysement immédiat : ça change des rues pavées et des maisons à colombage alsaciennes !

 

 

Pour passer d’île en île, donc, chaque matin, le MTR (Métro de HK) surchargé m’emmène à bon port. Du haut de mes 1m52, au milieu des millions de passagers quotidiens qui s’entassent dans les rames, je parviens facilement à me faire une petite place. En fin d’après-midi, c’est mieux. Il y a moins de monde. Les gens sont plus calmes. Chaque retour du boulot, assise dans le métro, je prends l’habitude réconfortante de déguster un muffin bien gras, devant l’air ébahi des voyageurs. Sont-ils jaloux ? Ce n’est qu’après quelques centaines de trajets gourmands qu’un panneau attire mon attention : « No eating and drinking ». Petite satisfaction personnelle d’avoir été dans l’illégalité chinoise, venant compenser l’humiliation que j’ai pu éprouver, un soir à mon retour du travail. En effet, je découvrais, à la place de mon appartement du 2e étage, … un magasin de tailleurs ! Ce n’est qu’après quelques allers et retours, perplexe, dans les escaliers que je réalisais que je me trouvais au numéro 25, et non 27, de ma rue au nom imprononçable. Pour ma défense, les immeubles modernes des rues de Tsim Sha Tsui se ressemblent tous effroyablement, au point qu’une fille sans sens d’orientation en France n’a absolument aucune chance de pouvoir se diriger là-bas.

 

 

Sur l’île principale de Hong Kong, les gratte-ciels sont tellement impressionnants, nombreux, rapprochés que certains touristes à l’air idiot (comme moi) osent se promener dans les rues la tête en l’air. Cela dit, la réalité mouillée et dense me rattrape bien assez vite. D’abord parce qu’à chaque coin de rue, des gouttes d’eau sale, provenant des climatisations accolées aux buildings, me tombent sur la tête et dans le cou. Ensuite parce que les grands trottoirs ne le sont, visiblement, pas assez pour contenir la foule de gens qui dévale les rues. Résultat : je ne compte plus le nombre de fois

-où j’ai perdu de vue la personne avec qui je me baladais

-où l’on m’a piétiné, à terre, sur le passage piéton

-où j’ai imaginé ce que serait Hong Kong sans les Hong-Kongais

 

 

Pourtant, priver Hong Kong de sa foule, tout comme la priver de ses centres commerciaux immenses, de ses roof-tops vertigineux ou de ses marchés locaux à l’hygiène douteuse, c’est lui ôter une partie d’elle-même. Autochtones et expatriés, gratte-ciels imposants et petites ruelles montantes ; tous ces éléments contribuent, à leur manière, à l’ambiance bouillonnante de cette ville qui ne dort jamais.

 

 
Building de Hong Kong, Central pour Lumières de la ville, site de l'urbain et de l'humain Central, Hong Kong[/caption]
Building de Hong Kong, Central pour Lumières de la ville, site de l'urbain et de l'humain Central, Hong Kong[/caption]
Building de Hong Kong, Central pour Lumières de la ville, site de l'urbain et de l'humain Central, Hong Kong[/caption]
Publicités dans un quartier de Hong Kong, Central pour Lumières de la ville, site de l'urbain et de l'humain Publicités dans les rues de Hong Kong[/caption]
Publicités dans les rues de Kowloon, Hong Kong depuis Kowloon pour Lumières de la ville, site de l'urbain et de l'humain Publicités dans les rues de Kowloon, Hong Kong[/caption]

Le métro de Hong Kong pour Lumières de la ville, site de l'urbain et de l'humain Le métro de Hong Kong[/caption]
Le métro de Hong Kong pour Lumières de la ville, site de l'urbain et de l'humain Typhon à Hong Kong[/caption]
Immeuble résidentiel de Tsim Sha Tsui, Kowloon pour Lumières de la ville, site de l'urbain et de l'humain Mon immeuble résidentiel de Tsim Sha Tsui, Kowloon[/caption]

La skyline de Hong Kong depuis Kowloon pour Lumières de la ville, site de l'urbain et de l'humain La skyline de Hong Kong : Avenue of Lights[/caption]
Rues bondées de Central, Hong Kong pour Lumières de la ville, site de l'urbain et de l'humain Rues bondées de Central, Hong Kong[/caption]