La question de la sociabilité en ville a été (re)mise sur le devant de la scène par la covid-19 et les restrictions sanitaires qu’elle a engendrées. Nous contraignant à discuter au téléphone ou en appel vidéo, les confinements ont révélé l’importance des interactions sociales en face-à-face, dans des espaces de convivialité dédiés. L’enjeu est d’autant plus prégnant que cette crise du lien social précède la pandémie et continue de contaminer les villes, pourtant “lieu de relations par essence” selon la philosophe Fabienne Brugère. La numérisation de nos vies quotidiennes en serait la principale raison puisqu’il est aujourd’hui possible de réaliser une multitude de choses en restant chez soi. La crise du logement est aussi à pointer du doigt, reléguant un grand nombre d’individus dans les banlieues, pouvant être très éloignées les unes des autres. Se retrouver entre amis devient alors un parcours du combattant. Ne faudrait-il donc pas s’orienter vers des villes friends-friendly ? Quels sont de nos jours les lieux urbains de sociabilité ? Et ceux de demain ?

Une crise de la solitude en ville, mise en relief et accentuée par la pandémie

La crise sanitaire, avec son cortège de mesures restrictives, a provoqué un bouleversement profond de nos relations sociales, entraînant une augmentation du sentiment de solitude dans notre pays. Les résultats de l’étude “Solitudes 2022” menée par la Fondation de France ne laissent aucun doute sur ce constat : en 2021, 24 % des Français se trouvaient en situation d’isolement relationnel.

Photo : Norbert Kundrack // Pour des villes friends-friendly ? « Et si retrouver ses amis en ville, ou s’en faire de nouveaux, était plus difficile qu’avant ? À l’heure du tout numérique et de l’étalement urbain, un appel vidéo est parfois plus facile à entreprendre que de rejoindre ses amis dans un espace physique adapté et propice aux rencontres. C’est notamment ce que nous a enseigné la pandémie. »

Photo : Norbert Kundrack

Même si ce taux a diminué aujourd’hui, retrouvant son niveau d’avant crise de 11 %, le sentiment de solitude reste important et les individus sont toujours à la recherche d’espaces où ils peuvent construire de nouvelles relations, ou simplement y retrouver leur cercle d’amis. La pandémie n’aurait fait qu’accentuer ces signes manifestes de repli sur soi, liés au développement des réseaux sociaux mais aussi à un phénomène de “défiance sociale”.

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