Rencontre avec Sylvine Bois-Choussy, membre de la 27e région, pour comprendre toute la complexité et l’intérêt de ce jeu, qui permet d’aborder des sujets liés à la démocratie participative, aux ressources collectives et aux actions citoyennes.

Le mouvement des communs désigne les initiatives concernant des ressources matérielles (forêt, eaux, etc.) ou immatérielles (connaissance, création, etc.) partagées entre une communauté d’utilisateurs qui déterminent eux-mêmes les modalités régulant la gestion, l’usage, l’enrichissement de leur ressource ; il repose sur un ensemble de pratiques collaboratives et contributives. Ce mouvement connaît aujourd’hui un essor en Europe. De telles initiatives sont souvent menées par des organisations privées (associations, communautés informelles, etc.) ; si elles émergent fréquemment sans les élus et les administrations publiques, elles doivent cependant trouver soutien et légitimité auprès de ceux-ci pour perdurer. Un nombre croissant de gouvernements locaux cherchent d’autre part à développer des démarches autour des communs.” Tels sont la définition inscrite sur le blog du projet et le constat à l’initiative de ce dernier.

Tout d’abord, pouvez-vous nous partager la genèse du jeu et toutes les étapes qui ont initié sa création, notamment du programme Enacting the commons ? Dans quel cadre et à quel public ce jeu est-il destiné ?

L’équipe de la 27e région s’intéresse particulièrement à la transformation de l’action publique et aux problématiques de gouvernance. Dans une approche de recherche-action, nous tenons à comprendre, puis diffuser, des cultures expérimentales, des sujets de prospective et des outils inspirants pour faire évoluer les formes de partage de pouvoir, de responsabilité et de gestion entre les collectivités et les habitants et acteurs locaux.

Notre candidature au programme Enacting the Commons nous a permis de passer à une nouvelle échelle et d’aller explorer, au travers d’une série de voyages d’études, des villes européennes au sein desquelles les communs devenaient de véritables leviers de transformation publique. Nous avons eu l’opportunité de découvrir le fonctionnement des pactes bolognais, ces outils réglementaires issus du principe de subsidiarité horizontale et vecteurs d’une administration partagée avec les citoyens. Ce principe stipule que “l’État, les Régions, les villes métropolitaines, les provinces et les communs favorisent l’initiative autonome des citoyens, seuls et associés, pour le développement d’activité d’intérêt général, sur la base du principe de subsidiarité”. Il s’agit d’une démarche particulièrement novatrice, permettant de co-administrer des biens communs et de porter des initiatives autonomes, sur des sujets jusque là très rarement investis dans le cadre du participatif.

Nous avons également analysé la manière dont Ada Colau, maire de Barcelone, le parti Barcelone en commun, mais aussi la société civile, s’étaient emparés de la question des communs dans un contexte de crise du logement. Nous nous sommes attardés sur l’économie collaborative et le foisonnement d’actions citoyennes existantes à Amsterdam. De la co-gestion d’un espace public à des dynamiques de coopérations plus globales, les thématiques et les territoires étudiés relèvent d’une grande variété.

©la 27e région

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