Rencontre avec Xavier Capodano, gérant du Genre Urbain, librairie de quartier, spécialisée sur les questions urbaines.
Bien qu’elle ait connu quelques déménagements, la librairie est historiquement implantée au sein du quartier de Belleville. Situé dans le 20e arrondissement de la ville de Paris, ce quartier conserve encore aujourd’hui, malgré des dynamiques de gentrification non négligeables, une population cosmopolite, une riche animation culturelle et festive et une vie de quartier foisonnante. Belleville est également l’un des lieux d’implantation favori des agences d’architecture et cabinets d’urbanisme, et accueille également l’école nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville.
Toutes ces caractéristiques urbaines et sociologiques faisaient-elles partie du choix d’ancrage du Genre Urbain au sein du quartier ?
“J’ai fait ce choix pour des raisons socio-économiques plutôt simples : je souhaitais travailler à proximité de mon lieu d’habitation. Au début des années 2000, près de 40% des cellules commerciales du quartier étaient vides, pourtant il y avait déjà du mouvement. Étant un Bellevillois de longue date, le lieu d’implantation de la librairie m’a paru évident, je souhaitais limiter mes déplacements afin de faciliter mon quotidien. J’ai finalement appliqué une sorte de régulation entre ma position sociale et spatiale. Un processus qui existe depuis des dizaines d’années, et qui a longtemps été étudié par les sociologues de Chicago, dont Ernest Burgess.
Pour autant, les débuts n’ont pas été pas faciles, les difficultés financières se sont accumulées et le fond urbain n’attirait pas grand monde à l’ouverture de la librairie. C’est au fil des années, de rencontres avec certains auteurs, mais aussi de conseils et d’évolution du lieu spécialisé vers une plus grande ouverture sur le quartier que le Genre Urbain s’est véritablement institutionnalisé et a existé sur la carte. Aujourd’hui, il s’agit d’une librairie de quartier, dotée d’un fond urbain et d’une animation portée par ‘Les causeries urbaines’.”
Causeries urbaines © Le Genre Urbain
La librairie accueille effectivement des rencontres, des débats avec les autrices et auteurs d’ouvrages en lien avec la fabrique urbaine, un cycle d’événements réguliers appelés Les causeries urbaines. L’un de ces temps collectifs avait d’ailleurs participé à faire connaître le concept du Genre Urbain, c’était en 2004 lorsque David Mangin venait présenter “La ville franchisée : formes et structures de la ville contemporaine”.
En plus des professionnels venant écouter l’expertise de leurs confrères, diriez-vous que ces sujets intéressent de plus en plus d’habitants et usagers bellevillois, parisiens, et peut-être même franciliens ? Pensez-vous que ces événements peuvent les amener à s’intéresser, à découvrir les enjeux inhérents à l’aménagement de nos villes, et parallèlement, à s’impliquer davantage dans la vie et l’évolution de leur territoire ?
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