L’essor des systèmes urbains complexes au cours du siècle dernier et l’apparition de nouveaux matériaux a peu à peu bétonnisés les villes. Afin de faciliter le déploiement de nouveaux usages, notamment l’utilisation de la voiture, les routes, squares, places ont été goudronnés. La bétonisation de la ville a surtout permis de faciliter le quotidien des habitants, garantissant un confort d’usage identique selon les saisons et les conditions météorologiques.

Hier symbole d’innovation, la bitumisation des villes sonne aujourd’hui comme un obstacle à son adaptation nécessaire aux évolutions environnementales et climatiques. La ville doit de nouveau respirer, face aux températures et aux précipitations toujours plus extrêmes. Mais aujourd’hui, sa surbitumisation empêche les écosystèmes naturels de s’y déployer et de jouer pleinement leur rôle dans leur participation au confort urbain. Îlots de chaleur, absence de zone de pleine terre, restriction de la présence végétale, disparition des zones aqueuses… Autant d’effets qu’il est désormais temps de contrer en modifiant structurellement nos systèmes urbains.

Car une ville qui s’adapte aujourd’hui aux évolutions climatiques est une ville qui redonne de la place à la nature. Cela passe par la plantation de nouveaux végétaux et arbres, qui participent largement à la réduction de la pollution, mais aussi à adoucir les pics de chaleurs : on parle alors d’effet d’îlots de fraîcheur. Mais au-delà de l’ajout de végétation, la question du sol reste essentielle à traiter : la pleine terre se révèle indispensable au bon fonctionnement de l’écosystème naturel, elle offre des potentialités d’implantation de la biodiversité animale et végétale, mais permet également l’absorption des eaux de pluie et la régulation thermique de l’atmosphère.

Ces surfaces de pleine terre sont donc essentielles et relativement rares en zone urbaine, mis à part dans des espaces ciblés (squares, jardins, parcs…). Afin de maximiser un maximum leur impact sur le confort et la biodiversité urbaine, elles se doivent aujourd’hui d’être multipliées, jusqu’à créer de véritables réseaux. Une mission impossible ? Pas forcément lorsqu’on s’aperçoit du nombre de mètres carrés qui sont aujourd’hui bétonnisés mais qui n’ont pas le besoin de l’être (bout de trottoir, terre-plein central, cour d’école…). Une prise de conscience qu’habitants, citoyens, associations et même collectivités sont en train d’enclencher et qui modifie peu à peu les paysages de nos villes.

Plan pleine terre - Photo ©Pascal Bernardon/Flickr

©Pascal Bernardon/Flickr

De la mobilisation militante habitante à l’engagement des collectivités

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Crédits photo de couverture  ©Ciljane/Flickr