C’est pendant le second confinement que les rues d’Amiens, dans la Somme, sont devenues le théâtre de la représentation éphémère d’Impulsion Collective, un groupe de photographes locaux, nationaux et internationaux. Plaidant pour le développement de murs d’expression libre dans l’espace urbain, les artistes ont investi pour un temps quelques coins et recoins de la ville et ont ainsi fait de la capitale picarde une petite galerie à ciel ouvert. 

Le confinement culturel a, nous le savons, mis en lumière et exacerbé les difficultés des professionnels de l’art et de la culture, mais, loin de se laisser abattre, l’exposition d’Impulsion collective est un beau témoignage de l’inventivité des artistes et du renouvellement constant des arts, même en période de crise. Qui plus est, la démarche d’amener la photographie dans la rue par le collage participe à la faire connaître, la rendre accessible, en somme la démocratiser. Nombre d’amiénois étaient d’ailleurs ravis de cette initiative qui a embelli leurs allers et venues quotidiens. 

Pour l’édition 0, Impulsion collective expose des photographes de 25 à 45 ans avec des styles très différents, dressant ainsi un paysage éclectique et coloré des possibles de la photographie. Ehsaneh Noaparast fait de la photographie de reportage dans son pays, l’Iran.  Megan Laurent, Le MassiElea Jeanne ou Sylvain Barberot s’inscrivent dans le champ de la photographie plasticienne. Anne-Laure Maison et Jacqueline Cuts pratiquent le collage photographique. Le projet Human Soul s’inscrit aussi dans cette démarche avec des collages géants. Thomas Lhomme est un photographe globetrotteur passionné de voyage, un peu comme, Aurélien Buttin qui oscille entre photographies lifestyle et voyages. Simon Lefebvre, enfin, pratique une photographie à la jonction du portrait de mode et de la capture du paysage. 

Impulsion collective cultive ainsi l’art comme une occasion. L’occasion d’un renouveau des pratiques artistiques, contraint par la crise sanitaire. L’occasion d’un mur désincarné au détour d’une rue, qui, l’instant d’après, devient une toile. L’occasion aussi d’une exposition sans thème, une carte blanche pour les artistes, libres de créer comme ils l’entendent et de s’exprimer sur les sujets qui leur tiennent à cœur. L’occasion également d’exprimer un message, qu’il soit artistique ou sociétal, au moment où une problématique émerge. L’occasion enfin de fédérer les artistes et de connecter les habitants autour d’une belle installation que l’on sait éphémère car urbaine. 

Par chance, une nouvelle édition d’Impulsion collective est en préparation. L’édition 1, après l’édition 0, devrait voir le jour prochainement, une campagne de crowdfunding est d’ailleurs en cours. Et si vous souhaitez connaitre l’actualité d’Impulsion collective, rendez-vous sur leur page Instagram.