Elle serait née là-bas, quelque part entre le Tigre et l’Euphrate. Quelque part où autrefois, les grands fours de nos usines perfectionnées ne pouvaient rien à la cuisson du matériau. La brique est probablement le plus vieux procédé de construction mis au point par l’homme. Au fil de l’histoire, elle s’est d’ailleurs vue modulée, améliorée, transformée… Initialement un simple mélange d’eau et d’argile séché par le soleil, elle a fini par prendre une forme emblématique parallélépipède, que pour beaucoup de villes fortement industrialisées, il était facile et peu onéreux de produire en quantité.
La brique est devenue un emblème. Dans la France médiévale, pendant un temps, là où les pierres, coûteuses en ce qu’elles nécessitent un tailleur de pierre, dures et résistantes étaient un matériau très noble réservés aux notables et aux hommes riches, la brique quant à elle, modulable et peu coûteuse à produire était plutôt réservée à la partie plus modeste, voire pauvre de la population. D’une manière générale, si le mur n’était pas taillé dans la pierre mais représentait un assemblage, il fallait plutôt le dissimuler. Dans certaines régions, notamment dans le sud de la France, où la brique était souvent associée aux galets, on recouvrit au XIXème siècle les murs en brique d’un léger crépi uniformisant le tout et camouflant ce matériau peu noble.
Plus tard, produites en quantité par les grandes manufactures, la brique rouge fut bien sûr, à l’ère industrielle, le matériau le plus utilisé pour construire les maisons ouvrières. Dans le bassin minier français, dans le East End londoniens, dans le quartier de Brooklyn aux Etats-Unis, on observe encore aujourd’hui tout un tas de monuments tout de briques construits. Peu à peu, on découvrit et redécouvrit le charme de la brique rougeoyante et de son caractère ouvrier presque vintage. La brique s’était assumée et portait fièrement ses couleurs.
Aux quatre coins du monde, depuis un siècle, les monuments en brique rouge fleurissent : au Japon, au Brésil, au Chili…