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La mémoire urbaine du nucléaire

D'abord arme de guerre puis socle énergétique de notre société contemporaine, le nucléaire ne fait pas toujours bon ménage avec les villes. La rédaction a ici repris des évènements historiques, fondement de traumatismes, qui réémergent avec le conflit russo-ukrainien.
Lecture 3min.

Hiroshima, Getarchive

 

Le 6 aout 1945 est larguée la bombe « Little Boy » sur la ville d’Hiroshima, au Japon, par les Etats-Unis. Cette catastrophe marque l’ouverture de l’ère nucléaire, désormais une arme de guerre redoutable et totale. Le paradigme de la violence change pour atteindre l’extermination globale. 77 ans après, le travail de mémoire peine encore à se faire, tant l’incident est resté tabou et traumatisant pour ses victimes et leurs familles.

Le Dôme de Genbaku, Shigeo Hayashi, 1945

 

Ce monument est le Dôme de Genbaku, ou dôme de la bombe atomique, ou aussi le mémorial de la paix d’Hiroshima. En japonais, « Genbaku » est l’abréviation de « genshibakudan » qi signifie « bombe atomique ». À l’origine, il est construit en 1915 afin d’être un palais d’exposition industrielle. Il reste l’un des rares vestiges de la ville, d’où son importance en tant que symbole de mémoire.

Jean-Pierre Dalbéra via Flickr

Le dôme de Genbaku aujourd’hui.

Champignon atomique de Nagasaki, Photographie officielle de l’US Army Air Force, via Picryl

Le 9 aout 1945, soit 3 jours après la catastrophe d’Hiroshima, c’est la ville de Nagasaki qui se fait bombarder par « Fat man ». Cela en fait à ce jour la dernière ville à avoir subit une attaque atomique. Initialement, la cible était la ville de Kokura, mais le mauvais temps ainsi que l’écran de fumée crée par les ouvriers en bûlant des barils de goudron, afin de gêner toute offensive militaire, a détourné la trajectoire de l’avion B-29, se rabattant finalement sur Nagasaki.

Centrale d’Obninsk, Wikipédia

Après les deux catastrophes atomiques, le nucléaire civil  se développe, et la première  centrale liée à un réseau d’électricité à voir le jour est celle d’Obninsk, en URSS, le 27 juin 1954. Les Etats-Unis, la France, puis le Royaume-Unis emboitent ensuite le pas. Quelques semaines après les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki, l’URSS lance son programme de recherche dans le nucléaire. Un premier réacteur voit le jour en 1946, mais les doutes quant à l’utilisation industrielle et commerciale de cette nouvelle énergie restent importants. Finalement, la première centrale rattachée à un réseau urbain, Obninsk, est mise en place, dans cette ville située à 100km au Sud-Ouest de Moscou, et qui détient un grand nombre de pôles de recherche scientifique. Son activité s’arrête néanmoins en 2002, et elle est désormais accessible au public.

Pripyat, Tchernobyl, via Public domain pictures

La catastrophe de Tchernobyl a lieu dans la nuit du 25 au 26 avril 1986, et représente l’incident nucléaire le plus grave du XXème siècle. Plus de 200 000 personnes ont du être évacuées, et les effets sont encore à prendre en compte. En 2019, un nouveau confinement est effectué, afin de contenir les potentiels reflux radioactifs. La gestion de la crise sanitaire, écologique et sociale de l’évènement a traumatisé les populations et démontré les failles du bloc soviétique.

Pripyat, Tchernobyl, via Wikimedia Commons

Les ruines de la ville de Pripyat, où habitaient jusqu’à la catastrophe les travailleurs de la centrale ainsi que leurs familles.

La Rédaction , le 29 août 2022

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