L’histoire de la Bretagne et de ses villes est singulière en bien des points. Jusqu’à peu, la région n’a jamais vraiment eu de capitale permanente. En effet, allant chasser d’une forêt à l’autre, les ducs de Bretagne changeaient régulièrement de résidences avec leurs cours. Ainsi jusqu’en 1789, les États de Bretagne se sont réunis dans une grande partie des villes : Dinan, Nantes (17 fois), Ploërmel, Redon, Rennes, Vitré, Vannes (19 fois) ou encore Guérande.
Pour cette raison, la Bretagne possède un réseau de vingt-cinq villes dites moyennes (10 000 à 20 000 habitants) sur lesquelles s’appuie l’ensemble du territoire. Un maillage unique en France, au regard de la centralisation habituelle des régions autour d’une métropole d’attraction.
Même si la majorité des noms des villes est d’origine brittonique, quelques exceptions viennent apporter de « l’exotisme ». Ouessant et Vannes tirent leur nom du gaulois quand Lorient vient du français (l’Orient) ou Carhaix-Plouguer du latin.
Ce qui fait également l’unicité des villes bretonnes, c’est son rapport étroit autour d’une forte tradition de transmission orale, notamment des contes et légendes celtiques. On peut notamment noter l’histoire d’Ys, ville légendaire de Bretagne engloutie par les eaux, capitale cornouaillaise du roi Gradlon, censée avoir été construite dans la baie de Douarnenez ou au large de celle-ci.
La Fuite du roi Gradlon. Saint Guénolé demande à Gradlon d’abandonner sa fille Dahut, Évariste-Vital Luminais, vers 1884 (musée des beaux-arts de Quimper).
Enfin, pour l’anecdote il fut un temps où Pontivy, à cause des orientations politiques de ses représentants et sa position géographique centrale, fut envisagé comme capitale administrative par un certain Napoléon Ier pour être rebaptisée Napoléonville. Rien que ça !