La volonté des villes d’accueillir le septième art se justifie par les retombées économiques que cela implique ainsi que par le rayonnement culturel qu’il apporte. On a alors vu se développer une concurrence et des stratégies de développement cinématographique de la part des villes afin de se mettre en avant. Au niveau national,  la capitale française connaît une saturation telle que la concurrence s’est largement ouvertes aux autres villes de l’Hexagone dans les années 90.

Les deux critères généralement pris en compte dans la décision d’une ville de tournage sont la qualité de vie et la qualité de lumière. Typiquement, des villes du sud, ensoleillées, avec une riche offre de vie culturelle ainsi qu’une identité forte sont très prisées. Elles deviennent alors de véritables décors géants. Plus que de montrer la ville, il s’agit ici de la mettre en scène dans sa symbolique et ce qu’elle représente, avec une réflexion sur les pratiques sociales qui y sont associées. 

Ces villes mettent en place de véritables plans de communication pour se vendre mettant plutôt l’accent sur leur facilité à être des lieux de tournage plutôt qu’en défendant un mode de vie particulier.  Les responsables locaux établissent également un travail de base de données afin d’opérer une lecture voire une scénarisation de la ville. Ainsi, si à Bordeaux la question de la lumière est mise en avant, à Marseille ça sera la diversité culturelle. Par exemple, la saga Taxi réalisée par Luc Besson prend la cité phocéenne comme personnage à part entière. Le film devait se dérouler à Paris, mais pour des questions de budget le choix s’est finalement porté sur Marseille et a impliqué une toute autre réflexion scénaristique. 

La ville et ses symboles culturels et sociaux deviennent ainsi des éléments forts de langage dans la narration d’un film.