Aujourd’hui, la grande Simone Veil est décédée. Ancienne déportée d’Auschwitz, écrivaine et philosophe talentueuse, éminente figue politique du siècle dernier, symbole du combat pour le droit des femmes. Ce matin, c’est un héritage collectif qui s’éteint. Si nombres de ses combats sont connus, notamment celui qu’elle a mené pour l’avortement, au sein de la rédaction Lumières de la Ville, nous voulions lui rendre homage à travers un autre des combats qu’elle a su mener : la création des Contrats de Ville.
D’abord ministre de la Santé de 1974 à 1979, Simone Veil est à nouveau élue Ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville de 1993 à 1995, sous le gouvernement Balladur. La création des contrats de ville, s’inscrit dans l’évolution de la Politique de la Ville.
Tout démarre au début des années 80. En 1981, des troubles importants se font sentir dans la banlieue lyonnaise, à Vénissieux. A cette époque, des programmes de Développement Social des Quartiers dans une vingtaine de cités. Si plusieurs appels sont lancés, notamment via la création de Banlieue 89 par Roland Castro et Michel Cantal-Dupart, ce n’est qu’en 1990 qu’un ministère de la ville est créé.
Un an plus tard, le 13 juillet 1991, la loi d’orientation pour la ville est lancée. Celle-ci entend remédier à la ségrégation urbaine en préservant l’habitat social dans les centres-villes.
En arrivant à la tête du ministère de la ville, Simone Veil inaugurera les premiers sites concernés par les Contrats de ville, qui succèdent aux procédures de DSQ. Le contrat de ville est une association entre l’Etat et les collectivités territoriales. Ils sont donc destinés à lutter contre «l’effet de ghettoïsation». Avec eux, une dizaines de Grands Projets Urbains, qui prévoient la restructuration des grands ensembles sont lancés.
« la réunion dans [mes] attributions de la Ville et de nombreuses préoccupations sociales est la garantie qu’on ne redonnera pas un caractère humain à la ville sans redonner une citoyenneté à ses habitants » déclare-t-elle lors de l’inauguration du Grand Projet Urbains.
En homage à cette grande dame qu’est Simone Veil, nous vous présentons des reportages qui témoignent également de son action et de son engagement pour une ville globale et inclusive.
Dans l’hémicycle, Simone Veil dénonce les conditions de vie difficiles dans certains logements.
Dans le cadre de son plan d’urgence pour la ville, Simone Veil se déplace à Vénissieux, et défend une vision globale de l’aménagement.
Quand, monsieur le Premier ministre, proposerez-vous un plan national ambitieux (…) conforme aux préoccupations d’une véritable solidarité ? »- Réponse de Simone Veil.