Le projet « Dreaming of Earth », le nom de la passerelle, a été dévoilé en 2016 lors de la biennale d’architecture de Venise. Le principe est donc d’investir la zone neutre (ou « zone coréenne démilitarisée ») longue de presque 250 kilomètres et large de 4 kilomètres en dessinant un cheminement serpentant dans la faune et la flore qui se sont développées depuis un demi siècle.
Là, l’absence de l’empreinte humaine permet aux animaux et aux plantes de vivre en harmonie, et sont paradoxalement en contexte de paix, entre deux états qui se font face de manière glaciale.
Dreaming of Earth n’a donc pas pour seul but de créer un lien fonctionnel entre Nord et Sud. L’objectif n’est pas de construire un simple pont. L’idée, à travers le chemin surélevé, est bel et bien de profiter de cet espace à la fois sauvage, et à la fois symbole paisible de l’absurdité à vouloir s’enfermer sur soi et à se menacer froidement. Pour appuyer cette vision pacifiste, l’artiste et l’architecte ont approché plusieurs designers pour dessiner une tour de méditation à chaque kilomètre de la passerelle, uniquement accessible à l’aide de cette dernière et depuis laquelle le paysage se dévoilerait sous un angle différent, plus large.
Les différents projets qui mettent en avant l’idée de réinvestir cet espace neutre, en général avec une ambition de véhiculer un message de paix, démontrent qu’il existe de la part des habitants des pays concernés une réelle volonté de renouer avec la paix et avec son voisin.