D’où vient le mot quartier ?

En nous référant à la définition du petit Larousse, le terme de quartier désigne une “partie d’une ville ayant certaines caractéristiques ou une certaine unité”. Si le terme est entré dans le langage commun, à quel moment remonte sa création ?

L’usage du terme “quartier” remonte au Moyen-Age. A cette période, les villes se développent et les habitations sont construites à partir de bois et de paille. La plus grande peur des habitants ? Les incendies ! La composition et la proximité des logements effraient, d’autant plus qu’à cette époque, on éclaire à la bougie. Si une seule maison prend feu, c’est tout un îlot qui s’embrase. Tous les moyens sont donc mis en œuvre pour maîtriser le feu.

On installe donc des tours en haut desquelles des guetteurs veillent. Ces guetteurs ont pour rôle de surveiller la ville et de donner l’alarme en cas d’incendie. Pour le localiser, la ville est divisée en quatre. En sonnant une, deux, trois ou quatre fois le guetteur localise l’incendie, permettant ainsi aux habitants de se rendre immédiatement sur les lieux pour éteindre les flammes au plus vite.

Pourquoi a-t-on créé des jardins publics ?

Les jardins publics désignent des terrains enclos, paysagers, plantés mis en place dans un soucis de bien-être public et de promenade.

Pendant longtemps, les jardins étaient réservés à l’oisiveté des classes aisées issues de la monarchie, du clergé ou l’aristocratie. Ils sont des signes ostentatoires de la royauté et ne sont ouverts qu’à un public restreint.

Ce n’est qu’avec la Révolution Française que leur statut change, ceux-ci devenant des biens nationaux, ils sont mis à la disposition du public. Au cours de la refonte haussmannienne et du développement de la pensée hygiéniste qui accompagne les premiers signes de l’industrie, la création de parcs publics est encouragée. Ils sont des poches d’air dans l’espace urbain pollué. Il faudra pourtant attendre que la IIIe République réaffirme la fonction sociale de ces parcs pour que leur usage se démocratise. Car ces espaces, s’ils se multiplient restent pendant longtemps l’exclusivité de la nouvelle bourgeoisie, où on se divertit, se rencontre et se montre en suivant certains codes sociaux.

Pourquoi les balcons des immeubles haussmanniens se situent au deuxième et au cinquième étage ?

Les immeubles haussmanniens ? Plus besoin de les décrire ! Pourtant, savez-vous pourquoi les balcons ne se situent qu’aux deuxième et cinquième étages ?

Dans leur conception, ces bâtiments suivent une logique organisationnelle verticale. Les étages inférieurs sont réservés aux élites, tandis que les étages supérieurs sont laissés aux foyers populaires. Ils sont le reflet d’une certaine hiérarchie sociale. En effet, lors de leur construction, ils sont occupés par quatre catégories socio-professionnelles réparties sur six étages.

Analysons l’immeuble de bas en haut. Le rez-de-chaussée était réservé aux boutiques, réservant ainsi l’étage supérieur à leurs propriétaires. Au deuxième étage, doté d’un balcon, vivaient les bourgeois aux appartements spacieux. Le balcon permet ainsi une extension de la surface, mais aussi il met à distance le logement des bruits de la rue. Le deuxième étage les maintient ainsi à distance de la rue, tout en les préservant des nombreux étages à monter… à pieds !

Au troisième et quatrième étages réside la moyenne bourgeoisie. La mansarde du dernier étage
permet d’offrir un nouvel espace de vie réservé au personnel de maison, d’où l’appellation “chambre de bonnes”.

Pourquoi existe-t-il des portes de ville ?

Dans de nombreuses villes, vous pourrez repérer des appellations telles que “Porte d’Orléans” à Paris, “Porte de Douai” à Lille ou encore “Porte des Alpes” à Lyon. Que signifie cette appellation ?

Si certaines d’entre elles sont encore visibles, d’autres ont complètement disparues de l’espace urbain, ne laissant que leur nom. Les portes de villes avaient jusqu’à l’époque moderne les fonctions de n’importe quelle porte : celles de laisser entrer ou sortir. Les villes étaient alors entourées de leurs remparts pour des raisons défensives. Par la percée de différentes portes, on pouvait alors contrôler les entrées et sorties au sein de la ville.

Dans les villes, plusieurs portes sont donc percées et relient des axes de circulation majeurs et stratégiques. La porte de Paris à Lille menait donc à Paris. La porte d’Orléans de Paris mène à Orléans. Ainsi de suite.

Avec le temps, la valeur défensive de ces portes et remparts s’est effacée. Aussi, la ville s’est déployée au-delà de la limite des remparts. Si certaines portes sont restées pour leur valeur esthétique et patrimoniale, les remparts qui les reliaient ont été démantelés dans les années 60 pour laisser place aux périphériques urbains.

Comment les trottoirs sont apparus en ville ?

Selon la définition du Larousse, le trottoir désigne la “partie latérale d’une rue, surélevée par rapport à la chaussée et réservée à la circulation des piétons”. Si tous les jours nous les empruntons, savons-nous encore pour quelles raisons nous les avons créés ?

Pendant la période Antique, seules les villes romaines sont dotées de trottoirs. Ceux-ci ont ensuite disparus au cours du Moyen-Age, pour refaire progressivement surface au cours du XIXème siècle.

Pour des raisons d’hygiène, les romains avaient déjà installé des trottoirs dans leurs villes et pavé leurs rues. Soucieux de leur organisation urbaine, ils les installent pour faciliter la circulation piétonne et évacuer les eaux.

Le ville médiévale choisi de les supprimer et d’installer une rigole en milieu de voie. La rue prend alors une forme incurvée. Les eaux et déchets sont alors évacués en milieu de rue, ne laissant que les bords pour circuler au propre. De cette configuration naît l’expression “tenir le haut du pavé”. En effet,  comme ces ruelles ne permettaient pas de se croiser en restant sur la partie haute le long des façades, les convenances de l’époque voulaient que, lorsque deux personnes se croisaient, la plus pauvre des deux se mette au milieu, laissant la plus riche marcher sur le « haut du pavé » pour qu’elle ne se salisse pas.

Les trottoirs ne reviennent que timidement à la fin du XVIIIème siècle en France. Les premiers apparaissent dans des rues commerçantes où les flâneurs doivent pouvoir profiter des vitrines de luxe. Ce n’est que plus tard qu’ils seront développés dans un souci à la fois hygiéniste et sécuritaire. L’apparition croissante de nouveaux modes de transport et la possibilité d’élargissement des voies imposent de mettre le piéton à l’abri.