n = c/(d×f) 2. Ces quelques symboles résumeraient parfaitement la fréquentation de toutes nos villes, selon une équipe de chercheurs du MIT Senseable City Lab. Si cette équation peut sembler compliquée, pour qui n’a pas l’habitude des modélisations mathématiques, elle frappe en fait par sa simplicité alors même qu’elle décrit un phénomène qui nous paraissait jusqu’alors complexe et chaotique. En prenant n’importe quel espace où des urbains vont et déambulent, cette formule permet de savoir combien d’entre eux viennent de telle ou telle distance, et à quelle fréquence ils se rendent sur cet endroit. 

Ces résultats ont évidemment demandé une importante somme de données à agréger, ce qui a été rendu possible par nous-mêmes, à travers les smartphones que nous sommes beaucoup à posséder et utiliser quotidiennement. Un nouveau flux d’information qui a permis de faire un bond en avant depuis les premières tentatives de modélisation basée sur des données empiriques au XXe siècle. Le travail de recueil et d’analyse de données peut alors être maintenant microscopique et donner à voir des comportements qui nous étaient jusqu’alors invisibles, noyés dans le flux urbain.

Si ces nouveaux apports sont très importants pour mieux planifier nos villes, peut-on réellement se baser sur des modélisations en apparence aussi simple ? Ne risque-t-on pas de nier le libre-arbitre et donc la parole des habitants ? Certains des chercheurs qui ont mis en exergue cette “loi universelle” mettent en tout cas en garde contre cette possible dérive, et invitent plutôt à mixer les modèles et hybrider les approches, pour pouvoir planifier et fabriquer la ville de demain.

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