Smart city ou “ville intelligente”, se définit comme une ville qui utilise les technologies de l’information et de la communication pour améliorer la qualité des services urbains proposés. Il existe à cela de très nombreux exemples, comme des capteurs dans les poubelles publiques pour en connaître leur taux de remplissage etc. 

France digitale est une association créée en 2012, qui cette année encore s’est occupée d’introduire le sujet dans le débat aux municipales. L’association organise un évènement nommé Hacking2020 qui se déroule dans les six grandes métropoles françaises afin de rencontrer les candidats. En 2017 pour les élections présidentielles et en 2019 pour les européennes, elle débattait déjà avec les prétendants aux mandats à propos des sujets phares. Les idées émergentes ? Nous vivons dans un monde “plus rapide et plus global” et les entreprises innovantes sont un moyen efficace pour lutter contre le chômage encore trop élevé. Nous devons nous adapter. Un message clair que porte ce “lobby de la technologie”. Mais l’écologie prenant une telle place dans les programmes cette année, semble être la préoccupation première de bien des français. Les candidats aux municipales restent prudents et semblent pour l’instant plus attirés par une soft city qu’une smart city. Si en effet les smart cities comme celle de Toyota au Japon, ou de Google à Toronto sont bien éloignées de nos projets urbains français, certaines évolutions technologiques font tout de même de l’oeil aux candidats aux municipales…

Coup de projecteur sur…

MARSEILLE 

Les candidats marseillais aux municipales se sont prêtés au jeu de l’audit public de France Digitale ce jeudi 13 février, à propos du digital. Six candidats sur sept étaient présents, parmi eux Stéphane Soto (LR), Franck Allisio (RN), Antoine Meunier (EELV), Dominique Angles (DVD), Arnaud Devigne (LREM) et Olivia Fortin (Printemps marseillais).

Marseille Smart City

Crédit photo ©F. Laffont-Feraud via Wikipédia

Pour les Républicains, l’heure est à la formation des ingénieurs. Elle doit être plus qualitative, plus précoce et surtout plus locale pour permettre aux talents de rester à Marseille, selon le candidat Stéphane Soto. Ce dernier souhaite aussi mettre l’accent sur les cleantech, c’est-à-dire les technologies non polluantes utilisant les ressources naturelles pour améliorer la productivité (les éoliennes par exemple). 

Au Rassemblement National, pas question encore de parler de la 4G, lorsque dans certains quartiers de Marseille des entrepreneurs n’ont même pas accès au haut débit. Pour Franck Allisio, la technologie doit aussi se mettre au service de la sécurité de la ville, comme avec le développement d’une appli en lien avec la police municipale qui permettrait aux habitants de la ville de signaler les endroits où ils se sentent en insécurité. 

Chez EELV, Antoine Meunier parle plus précisément des civic tech, les technologies permettant la démocratie participative et nécessaires selon lui à “piloter” une ville comme Marseille. 

Pour le Printemps marseillais rassemblant plusieurs partis de gauche, représenté par Olivia Fortin, si les nouvelles technologies sont un moyen de renouveler la démocratie, elles ne doivent pas être la conséquence d’une fracture technologique excluante et empêcher le service public d’être plus humain. 

Dans la liste Divers Droite menée par Dominique Angles, on veut mener des programmes d’accompagnement au numérique. 

Arnaud Devigne à LREM va plus loin, il souhaite créer une grande école du numérique et faire de Marseille la capitale du Tech for good. 

Si tous ont conscience que les technologies peuvent se rendre utiles à l’aménagement de la ville, on semble considérer les high tech à Marseille non comme une finalité, mais bien comme des moyens.  

NÎMES 

À Nîmes, c’est une autre affaire. En ville, on vient d’ouvrir une deuxième Maison du Numérique. Ce projet porté par la caisse d’allocation familiale du Gard est le “Premier tiers-lieu entièrement dédié aux problématiques d’e-inclusion [qui] veut co-construire des solutions numériques dans le but d’améliorer la vie quotidienne et la citoyenneté des habitants de son territoire.”

Crédit photo ©Ncadene via Wikipédia

Alors que plus de 2 millions de touristes viennent visiter Nîmes chaque année, on s’affole pour rendre la ville plus attractive numériquement. Yvan Lachaud, candidat LREM de Nîmes déplore le fait que la ville en soit restée à “l’âge de pierre” en ce qui concerne l’accueil des touristes. Selon lui, il faut “axer davantage le tourisme vers le digital.”

Pour Daniel Richard, candidat écologiste septuagénaire à la mairie de Nîmes, un des leviers de la bataille écologique est également est celui “adopter les technologies de la ville intelligente (ou smart city) pour améliorer la circulation des véhicules, optimiser les tournées de collecte de déchets, analyser la pollution atmosphérique en temps réel et dans tous les secteurs de la ville, déterminer les besoins en eau des végétaux dans les espaces publics.” 
Dans le Gard, les progrès technologiques semblent aller à toute vitesse. On faisait déjà au début de l’année des essais très concluants sur la 5G, à Montpellier. La smart city est-elle incompatible avec la soft/ la green city ou permet-elle au contraire de répondre aux enjeux de demain ?

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