Depuis quelques jours, il nous appartient de l’imaginer, les bancs de nos villes se trouvent étonnement vides. Quelque chose ne va pas dans le processus urbain d’ordinaire en mouvement constant. L’urbanité aurait-t-elle pris ses quartiers ?

Confinement. Ce mot n’a jamais été aussi présent à nos oreilles que ces derniers temps. En réalité, pour mieux le comprendre, il convient d’en remonter à son origine étymologique du latin cunfinium, résultant plus exactement de cum (avec) et de finis (les limites) et signifiant tout simplement : avec des limites !!

Par soustraction, maintenant que la restriction du mouvement nous est imposée, il nous est alors plus simple de comprendre qu’en réalité, nos vies urbaines ne se heurtent que rarement à des limites. Nos sociétés de liberté profondément attachées à la mobilité de tous et en toutes circonstances, ne nous empêchent que rarement d’aller et venir et nous tendons à le réaliser en ces temps troublés.

Le banc public, par excellence, fait partie de ce mobilier urbain splendide représentation de notre liberté de mouvement et où, lorsque nous nous laissons porter par le vent, nous pourrions échouer au cours d’une balade imprévue.

Ce lieu témoin de notre appropriation de la ville, se fait d’ailleurs décrire par certains artistes comme le lieu où sont rendues possibles les passions.
« Ils s’apercevront émus qu’c’est au hasard des rues sur un d’ces fameux bancs Qu’ils ont vécu le meilleur morceau de leur amour », écrit Georges Brassens.

bancs publics georges brassens

Les bancs publics, sentinelles fidèles de la ville, ont dû être témoin de bien des scènes où pour les amoureux, les personnes âgées, les sans-abris, les parents dépassés, ils furent synonymes de réconfort.

La ville, si pour beaucoup d’entre nous, ne la contemplons que rarement voire pas du tout en ces temps troublés, continue pourtant de vivre.

Voici un voyage à travers des bancs délaissés, qui n’attendent qu’une chose, que nous quittions nos canapés d’intérieur pour se réapproprier leurs belles planches vernies et leurs solides accoudoirs en métal.