Face à nous, la crise sanitaire vient révéler deux enjeux toujours plus prégnants, ceux de la justice sociale et de la transition écologique pour le bien-être de tous et le respect de notre planète. Comment intégrer ces deux dimensions essentielles dans nos économies, pour développer des sociétés qui allient ces deux objectifs d’intérêt général ? C’est le défi sur lequel a travaillé longuement Kate Raworth, économiste et professeure à Oxford. Elle a cherché à développer un modèle économique permettant d’imaginer une nouvelle économie, régie par deux principes. D’une part, un plancher social qui permet d’assurer que les besoins essentiels sont atteints pour l’épanouissement de chacun. D’autre part, un plafond environnemental qui pose les limites planétaires. Elle l’a appelé “Théorie du Donut” pour sa forme particulière, évocatrice de la célèbre pâtisserie.
Source : Oxfam France
Les limites planétaires sont d’ailleurs un des éléments mis en avant dans le principe d’écocide proposé par la Convention Citoyenne pour le climat : ce crime irait à l’encontre de ses limites qui définissent l’équilibre pour un développement sûr et juste pour l’humanité, en prenant en compte le respect de neuf processus biophysiques qui régulent l’habitabilité de notre planète.
L’agence d’études urbaines Millénaire 3 s’est d’ailleurs aussi déjà emparé des limites planétaires comme grille de lecture. Avec un regard prospectif, elle a publié en 2019 un décryptage détaillé qui “présente quelques pistes pour limiter les processus les plus préoccupants, aussi bien à l’échelle globale qu’à celle de la Métropole de Lyon”.
Cette théorie économique est donc à considérer comme un guide, une sorte de boussole pour les territoires, permettant de passer au crible différents mécanismes pour trouver des solutions répondant à différentes problématiques sociales et environnementales. Amsterdam s’en empare et en fait l’un des piliers de son programme visant la neutralité carbone en 2050. D’autres villes pourraient suivre le mouvement pour trouver l’équilibre entre économie, social et écologie !
Photo de couverture Adrien Olichon via Unsplash